Publié le Laisser un commentaire

F comme Filouterie et Fleur… La co-évolution plante-insecte

Stratagèmes de plantes pour attirer/retenir les insectes!

De nombreuses plantes terrestres et insectes ont évolué parallèlement depuis des millions d’années. C’est ce que l’on décrit comme la « coévolution ». Au fil du temps, les espèces se spécialisent de plus en plus et il se tisse des liens et des interdépendances de plus en plus poussés. Dans la plupart des cas, la plante offre une récompense à l’insecte qui le visite (goutte de nectar, sirop, pollen etc.) en échange de son rôle de transporteur de pollen. Le visiteur est rassasié, la plante fécondée, tout le monde y gagne. Mais au cours de leurs évolutions conjointes, les plantes ont adapté des stratagèmes toujours plus subtils. Ceci toujours dans le but de limiter les pertes de pollen et augmenter leur propagation. Tout était bon pour attirer, voire piéger, un insecte en jouant avec les odeurs, les couleurs, la nourriture, la température… et même la sexualité de l’insecte. C’est ce que propose de comprendre cette vidéo en abordant 6 cas concrets: le concombre d’âne (Ecballium elaterium), l’épine vinette ou Berberis (Berberis vulgaris), le sabot de vénus (Cypripedium calceolus) et le Serpentaire (Dracunculus vulgaris), le Genêt d’Espagne (Spartium junceum), les orchidées du genre Ophrys et enfin le Marronier d’Inde (Aesculus hippocastanum).

1/Certaines plantes explosent à la moindre caresse comme le concombre d’âne (Ecballium elaterium):

Voici ce que l’on pourrait appeler un « cracheur de graines ». Cette plante, qui porte aussi le nom de momordique, appartient à la famille de la courge. C’est un purgatif puissant, voire toxique, quand utilisé par voie orale. Cependant, ce qui nous intéresse ici, ce sont ses fruits. Ces derniers ressemblent à de curieux « concombres ». Il suffit d’en effleurer un pour recevoir une puissante giclée d’un liquide mucilagineux qui vous colle les graines sur une partie du corps. Ceci arrive quand les « concombres » ont atteint une certaine maturité qui les rend turgescents. Le moindre effleurement provoque le détachement du fruit qui se met à cracher le liquide interne contenant les graines. C’est un bon moyen de disperser les graine. L’efficacité est maximale si elles sont collées au pelage d’un animal qui les transportera bien loin de la plante mère!

2/ D’autres privilégient les caresses comme l’Epine vinette ou Berberis (Berberis vulgaris):

Cet arbrisseau épineux se signale rapidement à l’attention de tous par ses grappes pendantes de fleurs jaunes, puis ses fruits rouges comestibles et bourrés d’antioxydants. Ce mot de Berberis est le nom arabe du fruit de l’Epine-vinette. Les fleurs jaunes, qui s’épanouissent en mai-juin, présentent de curieux mouvements de leurs étamines. Il suffit d’un contact avec un insecte, ou artificiel provoqué par un botaniste avec un brin d’herbe, pour que l’étamine se rabatte. Ce mouvement l’entraine soit au contact du pistil pour y déposer son pollen, soit au contact d’un insecte. Ce dernier disséminera alors ce pollen vers une autre fleur. Le phénomène est bien visible à l’oeil nu.

3/Nouvelle version de « 50 nuances de Grey  » comme le Sabot de Vénus ( Cypripedium calceolus) ou le serpentaire ( Dracunculus vulgaris):

Voici deux plantes qui se servent des odeurs comme leurres pour pièger les insectes de façon parfois « sadique ». En effet, les fleurs de ces 2 plantes libèrent des parfums (odeur nauséabonde de cadavre pour le Dracunculus) destinés à attirer les insectes pollinisateurs. Et ceci sans se donner la peine de secréter du nectar! Attirés par de fallacieuses promesses de nourriture, les insectes se posent sur la margelle des fleurs ou pénètrent dans les fleurs. Bien mal leur en prend: ils tombent dans de véritables pièges dont ils peuvent rester prisonniers plusieurs jours. Ceci faisant, ils ne manquent pas de se frotter aux étamines ou stigmates des fleurs femelles assurant la pollinisation au fur et à mesure de leurs visites de différentes fleurs.

4/ Un amour explosif tel le genêt d’Espagne (Spartium junceum):

Le genêt d’Espagne n’a pas été très bien nommé en France. Il vaudrait mieux l’appeler « Spartier » car il ne fait pas partie du genre Genista (Genêt). Mais venons en plutôt à ce qui nous interresse: les fleurs. Ces dernières sont très voyantes, jusqu’à 3 cm de long. Elles sont visitées par de gros insectes comme les bourdons. Ces derniers sont capables, en se posant sur la fleur, de déclencher par leur poids un mécanisme explosif qui projette un nuage de pollen sur le visiteur. Ce petit « miracle » est tout simplement mécanique. Les 2 pétales latéraux (appelés les ailes) de la fleur sont clippés sur la carène (pétale du bas en forme de coque de bateau). Cette dernière contient les étamines et le pistil qui, lorsque le poids de l’animal décroche les 2 pétales latéraux, sont libérés violemment. Ceci a pour effet de libérer un nuage de pollen. Tandis que le pollen se répand, le stigmate (extrémité du pistil) vient frapper le dessous de l’insecte et cueillir sur son abdomen les grains de pollen venus d’ailleurs. La pollinisation est réalisée.

5/ Celles qui vous font porter les cornes comme certaines orchidées:

Certaines fleurs émettent des parfums qui imitent les phéromones des insectes. Ces phéromones sont des substances chimiques volatiles qu’ils émettent pour communiquer entre eux. Les plus exploités sont les signaux d’ordre sexuel. Plus particulierement, ceux que les femelles insectes libèrent pour attirer les mâles. Les Orchidées, notamment du genre Ophrys, se sont presque faites une spécialité de pièges à mâles. Elles ne présentent ni éperon, ni nectar et n’offrent pars conséquent aucune récompense à leurs visiteurs éventuels. Attiré par les phéromones, l’insecte se pose en atterrissant sur le label (qui imite la forme, la taille, les couleurs… de femelles d’insectes). Il couvre ce label de toute sa longueur. Il s’agite, a des mouvements convulsifs comme une pseudo-copulation! Et dans toute cette agitation touche les pollinies (sacs remplis de pollen) qui se collent sur sa tête ou son abdomen. Quand il visitera une autre fleur qui le trompe à nouveau, il déposera involontairement les pollinies sur le stigmate. Il assurera ainsi la pollinisation de l’orchidée à son insu.

6/ Il n’y a pas de honte à rougir après l’amour: le Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum):

Il est des fleurs qui rougissent après l’amour comme la fleur du marronier d’Inde (Aesculus hippocastanum). Les couleurs des fleurs ne sont pas là que pour embellir notre environnement. Elles ont parfois des fonctions bien surprenantes en relation avec la survie de la plante. Il en va ainsi des fleurs de marronier d’Inde. Celles-ci passent de la couleur jaunâtre, à l’état jeune, à une couleur rose puis rougeâtre en fin de vie. Pourquoi me direz vous? Et bien tout simplement parce que ce phénomène est lié à la fécondation de la fleur. Une fois pollinisée, la fleur passe au rouge, couleur que les abeilles ne voient pas bien. Résultat, l’abeille passe plus de temps sur des fleurs encore vierges et moins de temps sur des fleurs pollinisées. Ceci permet d’augmenter le nombre de fleurs fécondées! La fleur communique donc avec ses pollinisateurs par l’intermédiaire de ses couleurs. Cette modification de la couleur de la fleur est le résultat d’une chaîne de réactions ayant pour point de départ la fécondation. Celle-ci déclenche la synthèse d’éthylène, par la fleur, hormone végétale à l’origine du rougissement.

En guise de conclusion…

L’explosion du nombre d’espèces de plantes et d’insectes s’est produite dans la seconde moitié du règne des dinausaures. Il y a donc 135 millions d’années environ quand la fleur est « inventée » dans le régne végétal. C’est à partir de ce moment que s’épanouissent les groupes d’insectes parmi les plus communs aujourd’hui. Ces 135 millions d’années ont laissé le temps à la mise en place d’interconnexions entre les deux règnes et de stratagèmes de la part des deux. Les grands mécanismes de l’évolution sont de nos jours bien connus mais étudier la diversité des êtres vivants apporte toujours sont lot de surprises…

Publié le Laisser un commentaire

Pourquoi les plantes méditerranéennes ?

Plantes méditerranéennes

Le climat méditerranéen se caractérise par de longs étés chauds et secs et des hivers doux et humides.
Ce climat a favorisé l’évolution d’une flore typique et extrêmement variable, tout à fait différente des autres parties de l’Europe.

Les milieux de climat méditerranéen se retrouvent dans le bassin méditerranéen (où ce climat fut décrit pour la première fois), en Australie du sud et du sud-ouest, le long des côtes de Californie, le long des côtes du Chili et au sud-ouest de l’Afrique du sud.

La biodiversité des régions méditerranéennes est remarquable : par exemple le bassin méditerranéen est l’une des régions les plus riches en biodiversité avec 25000 espèces végétales, soit 10 % des plantes connues, alors que sa surface terrestre ne représente que 1,6 %. Près de 60 % de ces espèces ne se retrouvent nulle part ailleurs !

Les plantes méditerranéennes ont développé des adaptations physiques et chimiques à ce type de climat : des cycles de vie raccourcis, des tissus gorgés d’eau, des feuilles réduites et aussi l’élaboration d’huiles essentielles aux multiples propriétés (plantes aromatiques). La principale caractéristique de la flore méditerranéenne est son adaptation à la sécheresse et à la chaleur estivale.

Il s’agit pour les végétaux, dans des conditions extrêmes, de limiter l’évaporation.

Certaines plantes, comme par exemple le ciste cotonneux, vont jusqu’à perdre une grande partie de leur feuillage durant l’été et se mettent quasiment en repos végétatif.

D’autres recouvrent leur feuilles de cire (l’arbousier) ou transforment leurs feuilles en épines (le calicotome épineux), en écailles (le cyprès), en aiguilles.

Nombre de ces plantes méditerranéennes sont aromatiques, on en dénombre une sur trois pratiquement  (thym, fenouil, armoise, romarin sarriette, sauge, lavande). Ces molécules odorantes sont élaborées dans différentes structures spécialisées de la plante : cellules épidermiques (fleur) poils sécréteurs (calice, tige, feuille) ou encore cellules sécrétrices (tige, écorce, racine, feuille, graine).

De nombreuses familles de plantes aromatiques sont devenues célèbres telles les Lamiacées (thym, romarin, mélisse, menthe, lavande, origan), les Apiacées (fenouil, anis, carotte, carvi, cumin), le Myrtacées (eucalyptus, myrte, niaouli, cajeput),  les Rutacées (oranges, citrons, bergamote, cédratier) etc.

Si nous avons hérité de toute cette connaissance des plantes médicinales dans le bassin méditerranéen, il restait encore à faire les « bonnes associations » entre plantes proposées dans les produits Phyt’Avans.

Ceci a pu être réalisé grâce à  l’expertise  mon expertise: je suis spécialiste des plantes médicinales méditerranéennes et auteur de l’ouvrage « Ces Précieuses Plantes de Méditerranée » aux éditions Edisud.

La flore de Méditerranée est une des flores les plus passionnante qui soit. Les plantes poussent dans des conditions climatiques exceptionnelles qui les ont amenées à élaborer des substances chimiques aux propriétés médicinales très larges et très puissantes.

Nombre de ces « herbes aromatiques » synthétisent et stockent dans des tissus végétaux spécialisés des huiles essentielles aux propriétés médicinales de plus en plus étudiées et reconnues mais aussi des constituants amers aux propriétés pharmacologiques marquées : monoterpènes de l’olive ou du fenouil amer, diterpènes des labiées comme la sauge et le romarin, triterpènes (limonoïdes ) des pépins d’agrumes, hétérosides de flavanones de l’écorce de nombreux agrumes comme l’orange amer et le cédratier, etc…

Quand on sait que ces plantes renferment également de nombreux pigments (anthocyanes, flavonoïdes, etc.) on comprend mieux leur pouvoir antioxydant et antiradicalaire (parmi les plantes aromatiques les plus antioxydantes citons la sarriette, la marjolaine, le curcuma, le poivre, le romarin, la sauge et le thym).

Selon la plante utilisée et son association ou non à d’autres plantes, le domaine d’utilisation des plantes de Méditerranée reste très étendu : stimulation de la digestion (propriétés appétentes et digestives), diminution des spasmes intestinaux (effet spasmolytique), action sur les troubles circulatoires (propriétés antiradicalaires), stimulation de l’élimination de l’eau (effet diurétique), drainage hépatique (propriétés hépatoprotectrices), activités antimicrobiennes, etc…

C’est toutes ces merveilles de la nature que nous sommes allés cueillir pour vous, pour vous les restituer tel quel en ampoules (0% conservateur, colorant, sucre ou alcool) et pour une efficacité maximale !

A vous les bienfaits de la phyto-méditerranée.

Retrouvez tous les produits Kotor Pharma à base de plantes en cliquant ici.

Publié le Laisser un commentaire

Flore intestinale (microbiote) et obésité

La flore intestinale est l’ancienne dénomination poétique d’une réalité appelée aujourd’hui le microbiote intestinal.

Le microbiote intestinal est un ensemble important de bactéries (cent mille milliards) réparties le long du tractus intestinal et dont la composition globale est variable selon la localisation, les individus, l’âge, les périodes de la vie d’un même individu.

Suite à la mise au point du séquençage de l’ADN à haut débit (pyroséquençage) il a été possible de séquencer et identifier tous les gènes des bactéries présentes dans l’écosystème digestif humain(métagénome) grâce aux travaux menés en Europe (Meta-Hit)(1) et aux États-Unis (Human Microbiome Project)(2).

Quelques chiffres sur ce microbiote, d’après des résultats européens, donnent rapidement le tournis :

  • cent mille milliards de bactéries (soit cent fois plus que le nombre de cellules qui constituent le corps humain) réparties en plus de 3000 espèces représentant 3,3 millions de gènes bactériens identifiés pour une cohorte de 124 individus.
  • et le métagénome, qui représente 150 fois le génome humain.

Les rôles joués par cette flore endogène sont très nombreux et certains sont maintenant bien connus(3) :

  • Effet de barrière
    La flore intestinale protège le tube digestif et l’organisme de l’implantation et de la multiplication de germes pathogènes ou opportunistes grâce à un “effet barrière” qui s’exerce entre autre par un processus de compétition au niveau de récepteurs d’adhérence à la muqueuse intestinale et par la production de substances antimicrobiennes, les bactériocines .
  • Effet sur le système immunitaire
    La flore intestinale module la réponse des IgA sécrétoires vis-à-vis des pathogènes. En effet, cette flore est capable d’augmenter localement le nombre de lymphocytes B sécrétant ces IgA sécrétoires. Elle développe également les mécanismes de la tolérance immune vis-à-vis des protéines alimentaires et des bactéries intestinales. Au niveau périphérique, elle stimule la phagocytose protectrice contre l’infection et la synthèse des cytokines nécessaires à la réponse immune.
  • Effet de production d’éléments essentielsLa flore intestinale participe à la synthèse de vitamines (B2, B5, B9, B12, K). Elle assure également la production d’enzymes digestives et protectrices.
  • Effet de détoxicationLa flore intestinale est impliquée dans la transformation métabolique de substances potentiellement cancérigènes. Elle module également les effets des toxines émises par les micro-organismes pathogènes.

    Autres effets.
    La flore intestinale permet la récupération d’énergie à partir d’éléments non digérés lors de leur dégradation par fermentation. Elle améliore aussi l’accessibilité aux micronutriments. Enfin, elle pourrait jouer un rôle dans l’efficacité de certains médicaments par leur métabolisation, tels que les digitaliques et les anticoagulants coumariniques (antivitamines K).

Au niveau des espèces, les bactéries dominantes du microbiote humain peuvent être réparties en 3 lignées (phyla) bactériennes majeures (Bacteroidetes, Firmicutes et Actinobacteria)

Les perturbations du microbiote intestinal sont impliquées aussi bien dans certaines pathologies intestinales que dans des pathologies extra-intestinales. Parmi ces pathologies, il faut citer les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) du type maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique, l’obésité, le syndrome métabolique, certaines pathologies cardiovasculaires, certaines pathologies allergiques et avec plus de prudence, l’autisme ou les troubles du comportement.

Des données récentes obtenues dans des modèles animaux mais également chez l’homme suggèrent que des modifications qualitatives de la flore caractérisent les individus obèses et suggèrent que le régime alimentaire influe sur la composition du microbiote(4). L’histoire commence en 2006 avec Gordon lorsqu’il montre chez la souris que l’introduction, chez un animal germ free, du microbiote d’un animal obèse entraîne une prise de poids supérieure à celle qui suit le transfert du microbiote d’un animal normal.
Les souris présentant une obésité d’origine génétique (ob/ob) possèdent deux fois moins de Bacteroidetes et une augmentation proportionnelle des Firmicutes que leurs congénères sauvages. Relativement plus riche en firmicutes et moins en bactéroidetes (les deux phylae dominants), le microbiote « obèse » est plus favorable à l’absorption distale des calories. Un même déséquilibre firmicutes/bactéroidetes a été retrouvé chez des sujets obèses, réversible avec la perte de poids. D’où l’idée que les sujets obèses « bénéficieraient » d’une efficacité digestive meilleure.

Mais la situation est plus complexe qu’elle n’y parait comme le prouve une étude récente(5), assez exceptionnelle par sa rigueur. Dans des conditions rigoureusement contrôlées, les auteurs de Phoenix, Arizona, ont soumis 12 sujets normaux et neuf obèses (IMC > 40), successivement et at random, à un apport d’énergie dit « de maintien », puis à 2400 et 3400 Kcal/j, de composition nutritionnelle identique et par séquences de trois jours. Pour chaque période l’énergie contenue dans les fecès a été mesurée en bombe calorimétrique et la composition du microbiote analysée.

Constatations :

  1. sous régime de maintien, qui commençait la séquence, pas de différence d’abondance relative des deux lignées majeures du microbiote, en dépit des variations interindividuelles attendues, entre normaux et obèses.
  2. dans l’ensemble une surcharge énergétique (relativement au régime de maintien) entraîne en trois jours une élévation des firmicutes et une baisse des bactéroidetes significativement associée au surplus calorique.
    Adaptation donc très rapide au changement de régime, sans grande variation pondérale.
  3. le pourcentage des calories ingérées retrouvé dans les selles est significativement lié aux variations du microbiote : chez les sujets normaux, une augmentation de 20% des Firmicutes et une baisse correspondante des bactéroidetes est associée à une augmentation du stockage d’énergie de ≈ 150 kcal.

Ce travail complexe est basé sur un petit nombre de sujets mais a permis de montrer combien sont complexes et encore mal connues les relations entre l’alimentation (quantitative et vraisemblablement qualitative, non investiguée ici), le microbiote, l’absorption intestinale, le bilan d’énergie et l’obésité.

Peut-on envisager de contrer l’obésité via une approche nutritionnelle ciblant la flore intestinale ?

Il semblerait que ce soit possible (même si nous manquons encore de recul et de données) en apportant certains nutriments dans l’alimentation susceptibles de modifier qualitativement la flore intestinale en ciblant spécifiquement certaines bactéries.

Première approche : les Prébiotiques

Une alimentation riche en glucides non digérés dans la partie haute de l’intestin, mais largement fermentés dans le cæcocôlon, peut diminuer le poids corporel, le développement de la masse adipeuse et la sévérité du diabète dans plusieurs modèles animaux(6,7). Les glucides non digestibles qui semblent efficaces à cet égard sont ceux qui sont largement fermentés par certaines bactéries de la flore colique notamment les bactéries du genre Bifidobacterium spp. qui se développent davantage dans le côlon et changent ainsi sélectivement la composition du microbiote. Les glucides non digestibles qui ont le plus été étudiés à cet égard sont les fructanes* qui sont de par leur influence sur le microbiote classiquement considérés comme « prébiotiques ».

La fermentation des fructanes dans le côlon permet de stimuler la production de certains peptides par les cellules L endocrines de l’intestin, tels que le glucagon-like peptide-1 (GLP-1). Cette hormone aussi appelée incrétine joue un rôle régulateur de l’appétit, mais est également capable de promouvoir la sécrétion d’insuline par le pancréas et d’exercer un effet favorable sur la réponse à l’insuline. L’administration de fructanes dans la diète des animaux (rats, souris) permet en effet d’améliorer des altérations métaboliques induites par un régime hyperlipidique (effet satiétogène, diminution de la masse grasse, diminution de la glycémie. . .) et ces effets sont principalement gérés par l’augmentation de la production de GLP-1(8,9).

Pour ceci il faut apporter des doses conséquentes de fructanes : une étude en simple insu a permis de mettre en évidence que l’administration de prébiotiques (fructanes) à raison de 2×8 g par jour durant deux semaines permettait de diminuer, en comparaison au placebo (maltodextrine), les sensations de faim et l’appétit, avec pour conséquence une réduction de l’apport énergétique(8).

L’administration de prébiotiques durant une période prolongée (un an) est également responsable d’une diminution de l’indice de masse corporelle chez des adolescentes.
Une amélioration de paramètres cliniques marqueurs de la stéatohépatite non alcoolique, une pathologie largement associée à l’obésité, est également observée chez des patients recevant 16 g de prébiotiques par jour(10).

* Le blé, l’artichaut, la chicorée, les bananes, les asperges, les topinambours et les poireaux sont riches en un fructane particulier, appelé l’inuline.

Deuxième approche : Lactobacillus gasseri

Le lait maternel de femme en bonne santé est une source importante de bactéries lactiques el Lactobacillus gasseri fait partie des souches principales présentes dans ce fluide biologique.
Analyse de 82 études sur les effets des probiotiques (source news.doctissimo.fr)

L’équipe du Pr. Didier Raoult, de l’Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (CNRS/AMU/Inserm/IRD) s’est livrée à une analyse détaillée des 82 études disponibles sur le sujet « modification de la flore intestinale et poids corporel » : données humaines (17 études cliniques randomisées), données issues de l’agriculture où l’effet attendu est la prise de poids (51 études) et 14 essais sur des animaux de laboratoire (recherche d’un effet anti-obésité pour une utilisation potentielle chez l’homme(11).

Cette analyse montre une association statistique entre prise de probiotiques et variation du poids. Parmi les principaux résultats, la prise de bactéries du type Lactobacillus acidophilus est associée à un gain de poids significatif, tant chez l’homme et chez l’animal. Lactobacillus fermentum et Lactobacillus ingluviei augmentent également le poids, mais uniquement chez les animaux. A l’inverse, Lactobacillus plantarum a été associé à une perte de poids chez les animaux et Lactobacillus gasseri a été associée à une perte de poids à la fois chez les humains obèses et chez les animaux.
Un lien a donc bien été trouvé entre poids et prise de bactéries probiotiques, mais il n’est pas systématique : il dépend du type de bactéries et de l’hôte (humain ou animal). Il faut cependant en tenir compte, comme le soulignent les auteurs dans le communiqué du CNRS : « même s’il existe des biais inéluctables et des conditions expérimentales extrêmement différentes entre les études, l’équipe du Professeur Raoult a montré ici que l’hypothèse d’un lien entre la consommation de probiotiques contenant des Lactobacillus et la régulation du poids était confirmée par l’analyse exhaustive de la littérature ».

Déjà, en 2010, des chercheurs japonais(12) avaient mené une étude dont l’objectif était d’examiner l’impact de ce probiotique sur l’obésité. L’essai clinique multi-centre a été mené en double aveugle, randomisé et contrôlé par placebo, sur 87 sujets ayant un surplus important de graisse abdominale. Après 12 semaines, les sujets traités au L. gasseri avaient perdu en moyenne 4,6 % de graisse abdominale et 3,3 % de graisses sous-cutanées. Leur poids avait diminué de 1,4 % et leur tour de taille de 1,8 %.

Une autre étude confirme ces résultats et a démontré l’efficacité du L. gasseri pour diminuer les niveaux de graisses chez les animaux et l’agrandissement de la taille des adipocytes chez des rats(13). Fait plus important, une étude en janvier 2013(14) a prouvé que l’administration de L. gasseri, d’une part réduisait le poids du corps et celui du tissu adipeux de souris fortement supplémentées en sucrose et d’autre part permettait de déduire les niveaux de glucose chez des souris ayant un « diabète de type 2 ». Les souris recevant pendant 10 semaines une diète enrichie en sucrose et L gasseri ont présenté une baisse de la leptine et de l’insuline dans le sérum. La concentration en leptine est intimement corrélée avec le pourcentage de graisse corporelle et les taux sériques les plus élevés sont toujours retrouvés chez les personnes obèses. Selon cette étude, l’administration de L. gasseri a supprimé l’élévation de la leptine plasmatique, ce qui suggère que la réduction de la masse grasse et du poids est associée à une diminution de la leptine dans le sérum. Des effets similaires avaient déjà été observés dans d’autres études.

Bien sûr il faut raison garder, ne vous attendez pas à fondre du jour au lendemain en prenant uniquement L. gasseri, mais si vous vous prenez en main, tant au niveau sportif qu’au niveau alimentaire, alors Lactobacillus gasseri pourra faire la différence.

Surtout si vous êtes attirés par le sucre…

(1) Qin J, Li R, Raes J, Arumugam M, Burgdorf KS, Manichanh C,et al. A human gut microbial gene catalogue established by metagenomic sequencing. Nature 2010; 464:59—65
(2) The human microbiome project consortium. Structure, functions and diversity of the healthy human microbiome. Nature2012;486:207—14.
(3) Faure S, Pubert C, Rabiller J, Taillez J, Yvain A-L, Que savons nous des probiotiques, Actualités pharmaceutiques 18 ; n° 528, septembre 2013
(4) Delzenne NM, Cani PD, Modulation nutritionnelle de la flore intestinale : une nouvelle approche diététique dans la prise en charge de l’obésité. Cahiers de nutrition et de diététique (2009) 44, 42—46
(5) R. Jumpertz, AJCN, 2011;94:58—65
(6) Cani PD, Daubioul CA, Reusens B, Remacle C, Catillon G, Delzenne NM. Involvement of endogenous glucagon-like peptide-1 (7—36) amide on glycaemia-lowering effect of oligofructose in streptozotocin-treated rats. J Endocrinol 2005;185: 457—65.
(7) Cani PD, Neyrinck AM, Maton N, Delzenne NM. Oligofructose promotes satiety in rats fed a high-fat diet: involvement of glucagon-like peptide-1. Obes Res 2005;13:1000—7.
(8) Cani PD, Joly E, Horsmans Y, Delzenne NM. Oligofructose promotes satiety in healthy human: a pilot study. Eur J Clin Nutr 2006;60:567—72.
(9) Cani PD, Dewever C, Delzenne NM. Inulin-type fructans modulate gastrointestinal peptides involved in appetite regulation (glucagon-like peptide-1 and ghrelin) in rats. Br J Nutr 2004; 92:521—6.
(10) Daubioul C, Horsmanss Y, Lambert P, Danse E, Delzenne N. Effects of oligofructose and lipid metabolism in patients with non alcoholic steatohepatitis: results of a pilot study. Eur J Clin Nutr 2005; 59:723—6.
(11) Raoult D. et coll., Comparative Meta-Analysis of the effect of Lactobacillus species on Weight Gain in Humans and Animals, Microbial Pathogenesis 53 (2012) 100e108.
(12) Kadooka Y1, Sato M, Imaizumi K, Ogawa A, Ikuyama K, Akai Y, Okano M, Kagoshima M, Tsuchida T., Regulation of abdominal adiposity by probiotics (Lactobacillus gasseri SBT2055) in adults with obese tendencies in a randomized controlled trial, Eur J Clin Nutr. 2010 Jun;64(6):636-43. doi: 10.1038/ejcn.2010.19. Epub 2010 Mar 10.
(13) Yukio Kadooka , Akihiro Ogawa , Ken Ikuyamab, Masao Sato., The probiotic Lactobacillus gasseri SBT2055 inhibits enlargementof visceral adipocytes and upregulation of serum soluble adhesion molecule (sICAM-1) in rats, International Dairy Journal 21 (2011) 623e627
(14) Ji-Hee Kang*, Sung-Il Yun, Mi-Hee Park, Jun-Hong Park, So-Young Jeong, Han-Oh Park, Anti-Obesity Effect of Lactobacillus gasseri BNR17 in High-Sucrose Diet-Induced Obese Mice,
PLOS ONE (www.plosone.org) 1 January 2013 | Volume 8 | Issue 1 | e54617

Publié le Laisser un commentaire

Exercice physique intense et quotidien : ne pas dépasser 45mn!

Sport et durée

Selon James O’KEEFE et Carl LAVIE, il convient de limiter la durée d’un exercice vigoureux et régulier en pratique de ne pas dépasser de 30 à 50mn par jour.

«L’idée selon laquelle la pratique toujours plus intense d’un exercice physique, comme de réaliser des marathons par exemple, ne peut vous faire que du bien est un mythe » déclarent les spécialistes dans leur éditorial. Au contraire, cette pratique est potentiellement délétère.

En effet, un corpus de données s’est accumulé, pour démontrer qu’un exercice trop poussé et pratiqué de manière chronique produit des contraintes insupportables pour le cœur. Même si le risque de tomber mort au cours d’un marathon n’est pas élevé, ne dépassant pas 0,5 pour 100 000 participants.

« Un exercice chronique extrême ne vous tuera pas nécessairement, mais il peut éroder les avantages conférés par un exercice régulier et modéré ».

45 minutes et les effets s’inversent!

Dans une étude chez 416 000 adultes suivis pendant huit ans en moyenne, de 40 à 50 min d’exercice vigoureux quotidiens diminuent le risque de décès d’environ 40%, mais 45 min font figure de point d’inflexion de la courbe, au delà duquel une durée supplémentaire ne se traduit plus en bénéfice.

Pour 30 à 40 min, on observe des réductions d’incidence d’Alzheimer, de maladie coronaire, de diabète, d’ostéoporose et de dépression.

Les dommages au tissu cardiaque d’un exercice excessif en temps et en durée sont documentés. On peut observer des microdéchirures du myocarde, ce qui revient à la normale au bout d’une semaine, pourvu que la session ne soit pas répétée.

La fibrillation auriculaire est trois fois plus fréquente chez les vétérans du marathon. Sous l’effet des contraintes excessives, le stress oxydatif peut également s’accroître, tout comme la fibrose vasculaire. Même les plaques coronaires sont concernées. Elles ont été trouvées agrandies chez des marathoniens réguliers, comparés à des témoins sédentaires.

Une cardiomyopathie intitulée « des philippides », réunissant la constellation des pathologies cardiaques, a été décrite chez des athlètes de l’extrême vétérans.

Les relations entre l’exercice et la santé suivent une courbe en U. A un extrême, les sédentaires purs et durs, et à l’autre les activistes du sport.

Le quotidien du Pharmacien (Heart, 29/11/2012).

Publié le Laisser un commentaire

Cancer et nutrition chez le patient adulte: quels compléments nutritionnels conseiller?

La lutte contre le cancer est au premier rang des priorités de santé publique. Si aujourd’hui la cancérologie connait des innovations thérapeutiques réelles et si les avancées technologiques ont été fulgurantes ces dernières années, il ne faut pas mésestimer le rôle d’une alimentation saine et équilibrée dans la prévention et l’accompagnement d’un cancer. De nombreuses études internationales ont permis de préciser les facteurs nutritionnels qui semblent soit fortement impliqués dans le risque de développer un cancer (ce sera le thème d’un autre article), soit en revanche qui apparaissent protecteurs et peuvent être utilisés en accompagnement d’une chimiothérapie où d’une radiothérapie afin d’en accentuer l’efficacité où d’en réduire les effets secondaires néfastes.

Compléments nutritionnels en cancérologie: risques et bénéfices

Les compléments nutritionnels utilisés en cancérologie (avec ou sans l’accord de l’oncologue) sont souvent des micronutriments, des vitamines et des minéraux essentiels au fonctionnement de l’organisme ainsi qu’une large proportion de plantes (1).
Un aspect essentiel concerne l’utilisation de nutriments antioxydants, à cet égard deux théories s’opposent (2). Il a en effet été suggéré que l’utilisation de ce type de compléments, combinée à diverses interventions sur le mode de vie, pouvait avoir un impact sur certains effets secondaires et sur la qualité de vie sous traitement, et éventuellement potentialiser l’effet de certains traitements anti-tumoraux notamment en limitant certaines réactions oxydatives indispensables à la survie cellulaire. Toutefois, ces composés peuvent aussi interférer négativement avec certains cytotoxiques dont le mode d’action passe précisément par des réactions oxydatives au niveau de l’ADN ou des membranes cellulaires. Qui plus est l’apoptose (mort cellulaire) des cellules tumorales dépend en partie de la présence de composés réactifs et la supplémentation pourrait donc avoir un effet anti-apoptotique non souhaitable. N’oublions pas enfin, que certains antioxydants peuvent, selon la dose et le contexte cellulaire, se comporter comme des pro-oxydants.

Bénéfices et risques éventuels d’une supplémentation en antioxydants au cours des traitements et après rémission du cancer (3) :

De nombreux agents de chimiothérapie tels que les anthracyclines (doxorubicine), les sels de platine (cisplatine, carboplatine), les agents alkylants (cyclophosphamide, ifosfamide), les antibiotiques cytotoxiques (bléomycine, mitomycine-C) agissent par l’intermédiaire de la production d’espèces réactives de l’oxygène et l’induction de l’apoptose. Des études précliniques indiquent que l’administration concomitante d’antioxydant réduit l’efficacité de ces chimiothérapies(4-7):

  • N-acétyl-cystéine: in vivo l’administration de N-acétyl-cystéine diminuerait l’activité antitumorale du paclitaxel (8).
  • Vitamine E: les données cliniques demeurent contradictoires : si un effet positif sur certaines complications comme la fibrose radique a été décrit (9), voire une potentialisation de certaines chimiothérapies comme le fluorouracile (10), la supplémentation en α-tocophérol a été associée à un risque de rechute et de seconds cancers majoré dans un essai randomisé incluant des tumeurs ORL (11). L’utilisation extensive de la vitamine E à des doses non physiologiques dans le but d’améliorer la tolérance ou l’efficacité des traitements ou de prévenir les récidives ne saurait donc être recommandée.
  • Vitamine C: à des doses excessives, la vitamine C a des propriétés prooxydantes à l’origine de dommages au niveau de l’ADN dans des modèles précliniques (10). Cependant, la quantité de vitamine C qui peut être stockée par l’organisme reste limitée et la transposition de ces données à la clinique demeure hasardeuse. Seuls deux essais cliniques ont été conduits chez des patients atteints de cancer dans le but de prévenir les récidives avec des résultats peu concluants (12). Dans certains cas la vitamine C diminue même l’efficacité thérapeutique du traitement (c’est le cas avec le bortézomib) sur de nombreuses lignées cellulaires tumorales humaines (13).
  • Caroténoïdes: les résultats issus d’essais d’intervention ou de cohortes en prévention primaire, montrent que la complémentation avec le ß-carotène seul ou combiné à d’autres antioxydants augmente le risque de cancers dans les populations exposées à des facteurs de risque (tabac, amiante, PSA élevé) (14-15). L’augmentation du risque de cancer liée à une supplémentation en bêta-carotènes à fortes doses (20-30 mg/j) est donc jugée convaincante pour le cancer du poumon chez des sujets exposés à ces facteurs de risque. Les guidelines de l’American College of Chest Physicians précisent que, chez les patients ayant des antécédents de cancer du poumon, les compléments en ß-carotène, vitamine E et rétinoïdes, ne sont pas recommandés (niveau de preuve 1) en prévention secondaire ou tertiaire (16).
  • Sélénium: Le sélénium est essentiel à la fonction des séléno-protéines dont un exemple est la glutathion peroxydase qui intervient dans la dégradation des radicaux libres. Deux essais ont été conduits à la dose de 200 μg/j chez les patients traités pour cancer : l’un ne retrouve pas d’effet sur la récidive des cancers cutanés, l’autre retrouvant un effet protecteur vis-à-vis des récidives de cancer de la prostate(17-18).
IMG_1071

Vous l’aurez compris, la prise d’antioxydants à des doses supra-physiologiques au cours d’une chimiothérapie ou d’une radiothérapie, en particulier sans l’avis d’un spécialiste en nutrition, pourrait jouer un rôle antagoniste vis-à-vis de l’effet thérapeutique anticancéreux recherché. Ce sont donc principalement les fortes doses qui font redouter une interférence alors que des apports physiologiques provenant d’une alimentation équilibrée ne peuvent être déconseillés.
Les effets d’une alimentation riche en fruits et légumes, réputée comme contenant plus d’antioxydants naturels multiples que le régime « occidental », semble conférer des avantages en termes de récidive et de survie (19-20) et améliorer la qualité de vie (21). Je vous donnerai, à la fin de cet article, dans le paragraphe récapitulatif, une recette qui permet d’absorber un cocktail d’anti-oxydants sous un faible volume et avec un panel très large de molécules naturelles.

Potentialisation des thérapeutiques conventionnelles: quelles plantes conseiller (22)?

Le curcuma, le chardon-Marie, le thé vert, le soja et le lin sont les plantes les plus connues, les plus utilisées et les plus étudiées pour des propriétés anticancéreuses ; par ailleurs inscrites à la pharmacopée européenne ou française. Ces plantes et surtout leurs composés reconnus comme actifs ont fait l’objet de nombreuses études précliniques ayant permis de montrer des propriétés anticancéreuses sur de nombreuses lignées de cellules, in vitro et in vivo. Il a ainsi été mis en évidence des propriétés antimutagènes, leur capacité à s’opposer à la cancérisation chimio-induite, à inhiber la prolifération cellulaire, l’angiogenèse, de même que les processus d’invasion et de métastase.

Je mettrai ici en avant trois plantes majeures dont on connait un peu mieux les interactions avec les médicaments de chimiothérapie et qui peuvent agir en synergie avec ceux-ci: la curcumine (obtenue à partir du curcuma), la sylimarine (principe actif du Chardon-Marie) et les polyphénols de thé vert.

1.La curcumine:

Doc1

La curcumine est un dérivé polyphénolique faisant partie des curcuminoïdes, groupe chimique phénolique. Elle provient de la racine de Curcuma spp. (Zingiberaceae), plante herbacée de la même famille que le gingembre. Cette curcumine a des propriétés antioxydantes et antiinflammatoires largement démontrées.
Des études précliniques in vitro et in vivo ont mis en évidence la capacité de la curcumine à potentialiser l’effet de médicaments cytotoxiques couramment utilisés dans les traitements de cancers. Des études sur des tissus irradiés montrent également un effet favorable. Dans certaines expériences, des cellules résistantes aux traitements ont pu être sensibilisées par la curcumine, ce qui donne à des auteurs l’espoir d’améliorer les traitements devenus inefficaces sur certaines tumeurs.

Médicaments dont l’activité est augmentée par la curcumine: gemcitabine +, cisplatine +, docétaxel +, doxorubicine +, méphalan +, vincristine +, 5-FU +, paclitaxel +, étoposide +, mitoxantrone +,topotécan +, irinotécan +.

Médicaments dont l’activité est diminuée par la curcumine: Méchloréthamine et Cyclophosphamide (Endoxan) – camptothécine (Campto) – doxurubicine (Adriamycine)

Les premiers résultats cliniques de l’utilisation de la curcumine dans le traitement du cancer datent de 1987, avec l’étude de Kuttan et al. (23). Ces travaux rapportent un effet bénéfique topique de la curcumine utilisée localement dans le traitement de cancers des voies aérodigestives et de leucoplasie.

Les études in vitro et in vivo ont montré que le curcuma présente une activité inhibitrice sur les cancers animaux et humains en régulant les voies de signalisation cellulaire de la transduction (NFkb, Akt, MAPK, p53, AR et ER), activant ainsi l’apoptose des cellules précancéreuses ou cancéreuses.

CURCUMA-FLEUR

Un des effets les plus notables de la curcumine est son pouvoir cytotoxique et sa capacité à induire l’apoptose dans différentes lignées cellulaires cancéreuses, ce qui en fait un agent anticancéreux potentiellement intéressant. Au niveau cellulaire, la curcumine inhibe la prolifération et arrête le cycle des cellules issues de différentes tumeurs dont celles du côlon, du sein, du rein, de la prostate, de mélanomes, d’origine lymphoïde, myéloïde, ou épithélial (24-30).

Une des autres explications aux propriétés anticancéreuses de la curcumine est sa capacité à inhiber les enzymes du métabolisme de phase I de type cytochrome P450 (CYP) et à induire les enzymes de phase II du type glutathione S-transferase (GST) ou epoxide hydrolase. Ces actions rendent compte des effets protecteurs de la curcumine contre différents toxiques chimiques et mutagènes (25,31).

Le curcuma a aussi une action inhibitrice de la néoangiogenèse nécessaire à l’invasion et à la prolifération. Le curcuma présente un effet anti-angiogénique en inhibant les metalloprotéinases matricielles (32,33) qui dégradent la matrice extracellulaire et sont impliquées non seulement dans les processus physiologiques (ex. cicatrisation) mais aussi le processus d’invasion tumorale. Il inhibe (34) notamment le VEGFR (vascular endothelial growth factor receptor).

Enfin des études récentes ont de plus montré que la curcumine pouvait diminuer le phénomène de résistance multiple ou multi-drug resistance (MDR), une des causes fréquente d’échec à la chimiothérapie chez le patient cancéreux. Cette action résulte d’une diminution de l’efflux cellulaire des molécules anticancéreuses via l’inhibition du transport par MRP1 (multidrug resistance protein 1) ou par les P-gp (P-glycoprotéine) (35,36).

Bava (37) a montré que pour les tumeurs réfractaires au taxol, l’adjonction de curcuma pourrait donner de meilleurs résultats.
Kumar (38) a montré que  le curcuma améliorait les effets des radiothérapies et empêchait le développement de radio résistance en étudiant les souris sarcomateuses et Patel (39) que l’association curcuma-folfox était plus efficace que le folfox seul.
S’il n’existe pas d’étude clinique de traitement du cancer par le curcuma, malgré toutes les études expérimentales, ce dernier a une place privilégiée dans la prévention et l’accompagnement des cancers. L’ensemble des études expérimentales menées avec la curcumine ont permis d’observer qu’elle inhibe le cancer à toutes les étapes de son développement: commencement, promotion et progression. La curcumine est à prendre pendant toute la durée de la chimiothérapie mais en faisant une pause les 2 jours qui précédent et qui suivent la chimiothérapie (donc les 5 jours qui encadrent la chimiothérapie).

2.Le Chardon Marie et son principe actif, la sylimarine:

Surtout étudiée pour ses propriétés hépatotropes et notamment pour ses propriétés hépatoprotectrices visà- vis de xénobiotiques, la sylimarine peut potentialiser l’activité des Doxorubicine +, paclitaxel +, cisplatine +, carboplatine +(22). De plus quelques études précliniques in vitro et in vivo suggèrent que la silymarine pourrait limiter les atteintes hépatiques et rénales induites par certains médicaments anticancéreux comme le cisplatine (40) et la doxorubicine (41).

Ces résultats sont favorables à l’association de la sylimarine à ces traitements conventionnels pour limiter leur toxicité et optimiser leur effet.

3.Les polyphénols du thé vert (épigallocatéchine-3-gallate ou EGCG):

TheVert0191

Ces derniers ont montré leur intérêt potentiel en combinaison avec divers médicaments anticancéreux et avec la radiothérapie, ils augmentent l’activité notamment des Doxurubicine +, tamoxifène +, cisplatine +, paclitaxel +, gemcitabine + , 5-FU +, mitomycine C +, erlotinib +, bortezomib +/-.
L’EGCG et les autres catéchines du thé vert agissent en inhibant la libération du facteur de nécrose tumorale alpha(TNF-α) mais aussi par inhibition de la télomérase.
Le thé vert intervient aussi bien dans la prévention du cancer qu’à tous les stades de son développement (prolifération, apoptose), mais également en complément des traitements conventionnels qu’il optimise (42). Une étude sur des modèles animaux a montré que l’association du thé vert à un traitement de référence dans le cancer du sein (tamoxifène) était plus efficace qu’avec le traitement seul (43).

Réduction de la toxicité des chimiothérapies:

Nous l’avons vu, la curcumine et la sylimarine permettent déjà de protéger l’organisme de certains effets toxiques des chimiothérapies. Par ailleurs, la possible réduction de la toxicité des chimiothérapies sous l’effet de divers antioxydants a été étudiée. Plusieurs revues systématiques récentes ont recensé les essais randomisés publiés sur le sujet (44-48):

  •  Glutathion: certains essais font état d’une réduction de neurotoxicité sous l’effet du glutathion
  •  Mélatonine: sa supplémentation permettrait une réduction de myélotoxicité, de perte de poids et d’asthénie (niveau 2).
    En revanche, pour les vitamines A, E, ainsi que les solutés multivitaminiques et minéraux, les études sont de faible puissance et aucune réduction de toxicité ne peut être affirmée (niveau 2).

Prise en charge des effets indésirables:

  • Nausées et vomissements provoqués par les chimiothérapies: le Gingembre (Zingiber officinalis)
    Le gingembre possède une activité antiémétique, à la fois démontrée chez l’animal et confirmée par de nombreux essais cliniques (51). Les constituants actifs agissent probablement comme antagonistes des récepteurs 5-HT3. Pour traiter les symptômes nauséeux, il est important de noter que la dose à prendre avant une chimiothérapie est de 0,5 à 2g de poudre de rhizome (plus on se rapproche de 2 g plus on est efficace) puis 0,5 à 2g toutes les 4h.
  • Dermites induites par la radiothérapie (notamment du sein): pommade à base de souci des jardins ou calendula (Calendula officinalis):
    Une pommade à base de soucis des jardins ou calendula (Calendula officinalis L.) (pommade par digestion au calendula, BoironTM) a été comparée à une crème à base de trolamine (Biafine®, Johnson & JohnsonTM) pour la prise en charge des dermites induites par la radiothérapie chez des malades atteintes de cancer du sein, dans un essai randomisé et contrôlé en simple insu (les patientes connaissaient la nature du traitement). L’incidence des dermatites aiguës de grades 2 et 3 a été moins importante dans le groupe calendula (41 % contre 63 % ; p<0,001). Dans le groupe calendula, aucun arrêt de traitement du fait de la toxicité dermique n’a été observé tandis que dans le groupe trolamine 12 malades ont dû arrêter les irradiations avec une durée moyenne d’arrêt de dix jours. Quatre cas de réaction allergique ont été observés dans le groupe trolamine contre aucun dans le groupe calendula. La douleur maximale moyenne a également été moindre dans le groupe calendula (52).

Voilà, vous l’aurez compris j’ai essayé d’y voir un peu plus clair dans un domaine très compliqué et passionnant en essayant de pointer du doigt les nutriments majeurs qui ont fait leur preuve pour accompagner et/ou potentialiser une chimiothérapie ou une radiothérapie. J’ai laissé de côté l’importance de la nutrition, de l’activité physique et de l’excès de poids que je reprendrai dans un prochain article. Vous trouverez également ci-après un récapitulatif qui pourra vous aider concrètement à mettre en place un plan d’action et de soutien en cas de survenue d’un cancer. Il faut tout faire pour améliorer les thérapies complémentaires mais pas au petit bonheur la chance, sur des bases sérieuses à initier et à discuter au cas par cas avec son médecin oncologue.

Yvan AVRAMOV – Docteur en Pharmacie

Récapitulatif: à mettre en place avec l’accord de son médecin et/ou oncologue

    • Curcuma/curcumine: (J = jour de la chimiothérapie):
      – Pendant toute la durée de la chimiothérapie mais en évitant de prendre de la curcumine ou du curcuma les 2 jours qui précédent et qui suivent la chimiothérapie (donc les 5 jours qui encadrent la chimiothérapie): il faut prendre 100 mg 2 fois par jour de curcumine (attention je parle bien de curcumine pas de curcuma). Il existe des compléments alimentaires concentrés en curcumine.
      -En post-chimiothérapies et pendant plusieurs années: faire des cures de curcuma Bio en gélules ou comprimés à raison de 1 à 1,5 g/j de curcuma (par ex. 3 cures de 2 mois dans l’an).
      Les produits associant du poivre(ou pipérine) augmentent considérablement la biodisponibilité de la curcumine (voir ma vidéo à ce sujet). Il est possible aussi d’utiliser les nouvelles curcumines comme la curcumine fixée sur des gamma-cyclodextrines, ce qui permet une biodisponibilité de la curcumine x 40!
      – Pendant la Radiothérapie : 500 mg à 1000 mg de curcumine par jour, en continuant 1 à 2 mois après l’arrêt de la radiothérapie.
    • Chardon Marie Bio:
      Pendant toute la durée de la chimiothérapie: prendre 2 gélules 2 à 3 fois par jour (dosées à 200 mg de chardon Marie). Pas de risques de toxicité ou d’effets secondaires.
    • Thé vert Bio:
      Prendre des gélules de thé vert Bio (en prenant soin de commencer à une faible dose car certaines personnes supportent mal le thé vert, par exemple 1 gélule 2 fois par jour, si bien supporté augmenter la dose et toujours bien s’hydrater dans la journée, minimum 1,5 L d’eau/jour) ou bien faire une infusion d’1 litre que l’on boira dans la journée et tous les jours (idem augmenter les doses progressivement pour arriver à boire environ 1 litre/jour). A utiliser entre les chimiothérapies en faisant également une interruption de 5 jours autour des perfusions/chimiothérapies.
    • Mélatonine:
      Prendre 2 mg 30 min à 1h avant le coucher.
    • Prévention des nausées et vomissement:
      Comprimés ou gélules de gingembre Bio:pour traiter les symptômes nauséeux, il est important de noter que la dose à prendre avant une chimiothérapie est de 0,5 à 2g de poudre de rhizome (plus on se rapproche de 2 g plus on est efficace) puis 0,5 à 2g toutes les 4h.
    • Prévention des dermites liées à la radiothérapie:
      Appliquer, 1 h avant l’exposition, de la pommade à base de soucis des jardins ou calendula ainsi qu’après l’exposition (plusieurs fois de suite si nécessaire).
    • Exemple d’un apport d’antioxydants complet à doses physiologiques (52): le guacamole
      Préparez du guacamole avec 2 avocats mûrs, 2 tomates hachées (ou mieux sauce tomate), 1/2 jus de citron, 1/2 oignon râpé, 1 gousse d’ail écrasée, 4 cuillères à soupe de yogourt nature, sel et poivre. Consommer ce guacamole avec des légumes coupés en morceaux/bâtonnets: carottes, chou-fleur, céleri, fenouil, concombre, poivrons…
      Cette recette apporte: vitamine C (poivron, citron, tomate), béta-carotène (carotte), sulforaphane et indole-3-carbinol (chou-fleur), quercétine (oignon), allicine (ail), lycopène (tomate), sélénium et germanium (ail), fibres, inuline, minéraux (légumes).
      Essayer de prendre 3 fois par semaine une bonne portion de guacamole avec les légumes.

Bibliographie:

  1. Zelek L et al., Nutrition et prévention tertiaire des cancers. Y a t’il des recommandations? Cah. Nut. Diet., 43, 5, 2008
    Norman H.A., Butrum R.R., Feldman E. et al. – The role of dietary supplements during cancer therapy. J. Nutr., 2003, 133, 3794S-3799S.
  2. Latino-Martel P, Bachman P, Nutrition chez le patient adulte atteint de cancer : compléments alimentaires antioxydants pendant et au décours du traitement des cancers , Nutrition clinique et métabolisme 26 (2012) 238–246.
  3. Hwang PM, Bunz F, Yu J, Rago C, Chan TA, Murphy MP, et al. Ferredoxin reductase affects p53-dependent, 5-fluoruracil-induced apoptosis in colorectal cancer cells. Nat Med 2001;7:1111–7.
  4. Benhar M, Dalyot I, Engelberg D, Levitzki A, Enhanced ROS. production in oncogenically transformed ce and p38 mitogen-activated protein kinase activation and sensitization to genotoxic stress. Mol Cell Biol 2001;21:6913–26.
  5. Liu G, Chen X. The ferredoxin reductase gene is regulated by the p53 family and sensitizes cells to oxidative stress-induced apoptosis. Oncogene 2002;21:7195–204.
  6. Alexandre J, Batteux F, Nicco C, Chéreau C, Laurent A, Guillevin L, et al. Accumulation of hydrogen peroxide is an early and crucial step for paclitaxel-induced cancer cell death both in vitro and in vivo. Int J Cancer 2006;119:41–8.
  7. Alexandre J, Batteux F, Nicco C, Chéreau C, Laurent A, Guillevin L, et al. Accumulation of hydrogen peroxide is an early and crucial step for paclitaxel-induced cancer cell death both in vitro and in vivo. Int J Cancer 2006;119:41–8.
  8. Delanian S., Balla-Mekias S., Lefaix J.L. – Striking regression of chronic radiotherapy damage in clinical trial of combined pentoxyfilline and tocopherol. J. Clin. Oncol., 1999, 17, 3283-3290.
  9. Norman H.A., Butrum R.R., Feldman E. et al. – The role of dietary supplements during cancer therapy. J. Nutr., 2003, 133, 3794S-3799S.
  10. Bairati I., Meyer F., Gelinas M. et al. – A randomized trial of antioxydants vitamins to prevent second primary cancers in head and neck cancer patients. J. Natl. Cancer Inst., 2005, 97, 481-488.
  11. Cancer Survivors. In: “World Cancer Research Fund/ American Institute for Cancer Research. Food, nutrition, physical activity, and the prevention of cancer: a global perspective.” AICR, Washington DC, 2007, 342-347.
  12. Zou W, Yue P, Lin N, He M, Zhou Z, Lonial S, et al. Vitamin C inactivates the proteasome inhibitor PS-341 in human cancer cells. Clin Cancer Res 2006;12:273–80.
  13. Touvier M, Kesse E, Clavel-Chapelon F, Boutron-Ruault MC. Dual Association of beta-carotene with risk of tobacco related cancers in a cohort of French women. J Natl Cancer Inst 2005;97:1244–338.
  14. Druesne-Pecollo N, Latino-Martel P, Norat T, Barrandon E, Bertrais S, Galan P, et al. Beta-carotene supplementation and cancer risk: a systematic review and metaanalysis of randomized controlled trials. Int J Cancer 2010;127:172–84.
  15. Gray J, Mao JT, Szabo E, Kelley M, Kurie J, Bepler G, American College of Chest Physicians. Lung cancer chemoprevention: ACCP evidence-based clinical practice guidelines (2nd Edition). Chest 2007;132(3):56S–68S.
  16.  Norman H.A., Butrum R.R., Feldman E. et al. – The role of dietary supplements during cancer therapy. J. Nutr., 2003, 133, 3794S-3799S.
  17. Bairati I., Meyer F., Gelinas M. et al. – A randomized trial of antioxydants vitamins to prevent s in head and neck cancer patients. J. Natl. Cancer Inst., 2005, 97, 481-488.
  18. McEligot AJ, Largent J, Ziogas A, Peel D, Anton-Culver H. Dietary fat, fiber, vegetable, and micronutrients are associated with overall survival in postmenopausal women diagnosed with breast cancer. Nutr Cancer 2006;55:132–40.
  19. Thomson CA, Rock CL, Thompson PA, Caan BJ, Cussler E, Flatt SW, et al. Vegetable intake is associated with reduced breast cancer recurrence in tamoxifen users: a secondary analysis from the Women’s Healthy Eating and Living Study. Breast Cancer Res Treat 2011;125:519–27.
  20. Wayne SJ, Baumgartner K, Baumgartner RN, Bernstein L, Bowen DJ, Ballard-Barbash R. Diet quality is directly associated with quality of life in breast cancer survivors. Breast Cancer Res Treat 2006;96:227–32.
  21. Huet M. Les plantes médicinales chez les malades atteints de cancers : pratiques courantes et éléments de leur évaluation. Bull Cancer 2013 ; 100 : 485-95.
  22. Kuttan R., Sudheeran P.C., Josph C.D. – Turmeric and curcumin as topical agents in cancer therapy. Tumori 1987, 73, 29-31.
  23. Kelloff G.J., Crowell J.A., Steele V.E., Lubet R.A., Malone W.A., Boone C.W. et al. – Progress in cancer chemoprevention: development of diet-derived chemopreventive agents. J. Nutr. 2000, 130, 467-471.
  24. Sharma R.A., Gescher A.J., Steward W.P. – Curcumin: The story so far. Eur. J. Cancer. 2005, 41, 1955-1968.
  25. Aggarwal B.B., Kumar A., Bharti A.C. – Anticancer potential of curcumin: preclinical and clinical studies. Anticancer. Res. 2003, 23, 363-398
  26. Lee J., Im Y.H., Jung H.H., Kim J.H., Park J.O., Kim K. et al. – Curcumin inhibits interferon-alpha induced NFkappaB and COX-2 in human A549 non-small cell lung cancer cells. Biochem. Biophys. Res. Commun. 2005, 334, 313-318.
  27. Plummer S.M., Holloway K.A., Manson M.M., Munks R.J., Kaptein A., Farrow S. et al. – Inhibition of cyclo-oxygenase 2 expression in colon cells by the chemopreventive agentcurcumin involves inhibition of NF-kappaB activation via the NIK/IKK signalling complex. Oncogene 1999, 18, 6013- 6020.
  28. Siwak D.R., Shishodia S., Aggarwal B.B., Kurzrock R. – Curcumin-induced antiproliferative and proapoptotic effects in melanoma cells are associated with suppression of IkappaB kinase and nuclear factor kappaB activity and are independent of the B-Raf/mitogen-activated/extracellular signal-regulated protein kinase pathway and the Akt pathway. Cancer 2005, 104, 879-890.
  29. Fullbeck M., Huang X., Dumdey R., Frommel C., Dubiel W., Preissner R. – Novel curcumin- and emodinrelated compounds identified by in silico 2D/3D conformer screening induce apoptosis in tumor cells. BioMed. Central. Cancer. 2005, 5, 97.
  30. Dinkova-Kostova A.T., Talalay P. – Relation of structure of curcumin analogs to their potencies as inducers of Phase 2 detoxification enzymes. Carcinogenesis 1999, 20, 911-914.
  31. Reddy S et al., Mechanisms of curcumin and EGF-receptor related protein (ERRP)-dependant growth inhibition of colon cancer cells. Nutr cancer. 2006. 55(2):185-94
  32. Reddy S et al., Curcumin for malaria therapy. Biochem Biophys Res Commun. 2005. 326(2):472-4
  33. Chen A, Xu J, Activation of PPAR(gamma) by curcumin inhibits Moser cell growth and mediates suppression of gene expression of cyclin D1 and EGFR. Am J Physiol gastrointest Liver Physiol.2005. 288(3)G447-56
  34. Chearwae W., Wu C.P., Chu H.Y., Lee T.R., Ambudkar S.V., Limtrakul P. – Curcuminoids purified from turmeric powder modulate the function of human multidrug resistance protein 1 [ABCC1]. Cancer. Chemother. Pharmacol. 2005 [publié online le 14 juillet 2005], 1-13.
  35. Tang X.Q., Bi H., Feng J.Q., Cao J.G. – Effect of curcumin on multidrug resistance in resistant human gastric carcinoma cell line SGC7901/VCR. Acta Pharmacol. Sin. 2005, 6, 009-1016
  36. Bava SV et al;, Sensistization of taxol-induced apoptosis by curcumin involves down-regulation of nuclear factor-kappaB and the serine/threonine kinase Akt and is independent of tubulin polymerisation. J Biol Chem. 2005. 280(8):6301-8
  37. Kumar Mitra A, Krishna M. In vivo modulation of signaling factors involved in cell survival.J Radiat Res (Tokyo). 2004.45(4):491-5
  38. Patel BB, Sengupta R, Qazi S et al. Curcumin enhances the effects of 5-fluorouracil and oaliplatin in mediating growth inhibition of colon cancer cells by modulating EGFR and IGF-1R. Int J Cancer . 2008. 122(2):267-73
  39. Abdelmeguid NE, Chmaisse HN, Abou Zeinab NS. Silymarin ameliorates cisplatin-induced hepatotoxicity in rats: histopathological and ultrastructural studies. Pak J Biol Sci 2010 ; 13 : 463-79
  40. Raskovi´c A, Stilinovi´c N, Kolarovi´c J, Vasovi´c V, Vukmirovi ´c S, Mikov M. The protective effects of silymarin against
    doxorubicin-induced cardiotoxicity and hepatotoxicity in rats. Molecules 2011 ; 16 : 8601-13.
  41. Thangapazham RL, Passi N et al; green tea polyphenol and epigallocatechin gallate induce apoptosis and inhibit invasion in human breast cancer cells. Cancer Biol Ther 2007.Dec;6(12):1938-43
  42. Sartippour MRet al. The combination of green tea and tamoxifen is effective against breast cancer. Carcinogenesis 2006 dec;27(12):2424-33
  43. Ma JL, Zhang L, Brown LM, et al. Fifteen-year effects of Helicobacter pylori, garlic, and vitamin treatments on gastric cancer incidence and mortality. J Natl Cancer Inst [Internet] 2012 (available from: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22271764; cited 2012 Feb 7).
  44. Shanafelt TD, Call TG, Zent CS, et al. Phase I trial of daily oral polyphenol E in patients with asymptomatic Rai stage 0 to II chronic lymphocytic leukemia. J Clin Oncol 2009 ; 27 : 3808-14.
  45. Bettuzzi S, Brausi M, Rizzi F, Castagnetti G, Peracchia G, Corti A. Chemoprevention of human prostate cancer by oral administration of green tea catechins in volunteers with high-grade prostate intraepithelial neoplasia: a preliminary report from a one-year proof-of-principle study. Cancer Res 2006 ; 66 : 1234-40
  46. Jatoi A, Ellison N, Burch PA, et al. A phase II trial of green tea in the treatment of patients with androgen independent metastatic prostate carcinoma. Cancer 2003 ; 97 : 1442-6.
  47. Hooper L, Madhavan G, Tice JA, Leinster SJ, Cassidy A. Effects of isoflavones on breast density in pre- and post-menopausal women: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Hum Reprod Update 2010 ; 16 : 745-60.
  48. G. Nitenberg, J-P. De Bandt et L. Cynober, La glutamine en nutrition: indispensable, utile ou superfue? MAPAR2000 (http://www.mapar.org/article/)
  49. Anderson PM, Schroeder G, Skubitz KM. Oral glutamine reduces the duration and severity of stomatitis
    after cytotoxic cancer chemotherapy. Cancer 1998;83(7):1433-9
  50. Ryan JL, Heckler CE, Roscoe JA, et al. Ginger (Zingiber officinale) reduces acute chemotherapy-induced nausea: a URCC CCOP study of 576 patients. Support Care Cancer [Internet] 2011 (available from: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21818642; cited 2011 Oct 27)
  51. Pommier P, Gomez F, Sunyach MP, D’Hombres A, Carrie C, Montbarbon X. Phase III randomized trial of Calendula officinalis compared with trolamine for the prevention of acute dermatitis during irradiation for breast cancer. J Clin Oncol 2004 ; 22 : 1447-53.
  52. Wolf P., L’alimentation au secours de la vie, Ed GERESO 2004
Publié le Laisser un commentaire

8 gels spécial articulations contre les douleurs et les traumatismes…

Article paru dans Santé Magazine…Gel au silicium contre les douleurs et les traumatismes!

À effet froid, anti-inflammatoires ou chauffants, ces gels réduisent les douleurs et les traumatismes articulaires. Leurs atouts ? Une action rapide et ciblée. Nos conseils pour faire le bon choix et trouver celui qu’il vous faut.

Sportifs ou non, jeunes ou moins jeunes, on a presque tous été confrontés, un jour ou l’autre, à des douleurs articulaires. Qu’il s’agisse de raideurs, de microtraumatismes dus à une activité physique soutenue ou de pathologies inflammatoires comme l’arthrose ou encore la polyarthrite rhumatoïde, un gel “spécial articulations” est utile.

Il diminue rapidement la douleur et évite les troubles digestifs que peut entraîner la prise d’un antalgique par voie orale. Suffisant dans de nombreux cas, il peut toutefois, si la douleur résiste, être associé à du paracétamol ou, plus efficace, à un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) par voie orale, en l’absence de contre-indication (ulcère gastroduodénal, prise d’anticoagulants).

Les différentes familles de gels « spécial articulations »

En cas de douleur vive…

Lorsque l’articulation est gonflée et douloureuse, le froid et/ou les gels renfermant un AINS sont particulièrement efficaces.

On peut donc les appliquer pour soulager une entorse, une tendinite, ou au cours d’une poussée douloureuse d’arthrose ou d’arthrite.

  • Le froid, en provoquant une vasoconstriction, réduit l’inflammation locale et l’œdème. Il apporte aussi un effet antidouleur immédiat.
  • L’AINS diminue lui aussi l’inflammation et la douleur, et son action dure plusieurs heures. La bonne idée : l’utiliser après avoir appliqué du froid.

Si la gêne articulaire est modérée ou chronique

Mieux vaut privilégier les gels à base de plantes dont l’action sur les douleurs articulaires est reconnue.

Si la gêne s’accompagne d’une raideur articulaire importante, par exemple après un effort physique intense ou en cas de rhumatismes chroniques, un gel à effet chauffant est conseillé. Il va aider à détendre les muscles et les tendons qui “raidissent” l’articulation.

Les précautions à prendre

Même si le risque de passage à travers la peau est très faible, toutes les références qui renferment des huiles essentielles sont, par prudence, à éviter au cours de la grossesse. Celles contenant un AINS sont contre-indiquées dès le sixième mois de grossesse, ainsi que chez les enfants âgés de moins de 15 ans. Par ailleurs, il ne faut pas appliquer ces produits sur une peau lésée ou irritée (coupure, égratignure ou eczéma), ni exposer la zone concernée au soleil.

On consulte un médecin si :

  • l’œdème ou la douleur empêche de mobiliser correctement l’articulation ;
  • aucune amélioration n’est constatée après deux jours de traitement.

Un gel à effet froid

Son nom : Arnican Freeze, Cooper, environ 7 € le tube de 100 g.

La composition : de l’alcool, du menthol et un extrait d’arnica.

Le + : le menthol, en agissant sur des récepteurs spécifiques à la surface de la peau, procure un effet frais et antalgique. L’extrait d’arnica, calmant et décongestionnant, permet, lui, de potentialiser cette action.

Le – : moins puissant que les poches de glace utilisées en traumatologie.

Dans quel cas ? Pour soulager des blessures articulaires légères (coup, choc sur une articulation…) ou une poussée inflammatoire aiguë d’arthrose ou d’arthrite. À partir de 6 ans.

En pratique : appliquer sur la zone sensible, en massant très légèrement jusqu’à pénétration complète de la crème.

Le conseil du pharmacien : placer le gel au réfrigérateur afin d’augmenter la sensation de froid. En cas d’entorse, une douleur vive qui gêne le mouvement de l’articulation, préférer à la crème l’application d’une poche de glace pour générer un froid plus intense.

Un gel 2 en 1

Son nom : Cliptol Gel, (Pierre Fabre), environ 6 € le tube de 50 g.

La composition : de l’ibuprofène à 5 % et du lévomenthol.

Le + : l’action de l’ibuprofène, un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), est potentialisée par le lévomenthol qui refroidit et donc insensibilise la zone atteinte. Il procure un soulagement immédiat.

Le – : l’usage prolongé d’un AINS en application locale n’est pas recommandé.

Dans quel cas ? Pour soulager une douleur due à une entorse, une tendinite ou encore une poussée douloureuse d’arthrose ou d’arthrite. À partir de 15 ans. Attention ! En raison de la présence de menthol, ce gel ne doit pas être utilisé au cours de la grossesse, ni en cas d’antécédent de convulsions ou d’asthme.

En pratique : appliquer sur la zone douloureuse et masser légèrement jusqu’à pénétration complète du gel. Faire jusqu’à trois applications par jour.

Le conseil du pharmacien : ne pas dépasser quatre à cinq jours de traitement sans avis médical.

Un gel anti-inflammatoire

Son nom : VoltarenActigo 2 % Intense Gel (Novartis), environ 6,40 € le tube de 30 g.

La composition : du diclofénac de diéthyloamine à 2 %.

Le + : un médicament qui renferme un AINS à forte concentration. Une formule à libération prolongée (12 heures) qui permet de passer de trois à deux applications quotidiennes.

Le – : l’effet antidouleur n’est pas immédiatement perçu comme après une application de froid.

Dans quel cas ? Pour soulager une douleur vive lorsque l’articulation est enflée et douloureuse : entorse ou poussée rhumatismale d’arthrose ou d’arthrite. Dès 15 ans.

En pratique : une application matin et soir à 12 heures d’intervalle en massage léger et prolongé sur la zone douloureuse. Pas plus de quatre jours de traitement.

Le conseil du pharmacien : en cas d’entorse, on peut bander l’articulation après avoir appliqué le gel pour accroître son efficacité. Le bandage est contre-indiqué en cas d’antécédents d’ulcère gastroduodénal, car le risque de passage de l’AINS dans le sang augmente, et le risque d’effets indésirables digestifs également !

Un gel rafraîchissant à base de plantes

Son nom : Ostéophytum Gel (Les 3 Chênes), environ 10,50 € le tube de 100 ml.

La composition : des extraits d’arnica, de reine-des-prés, de sceau de Salomon, de marronnier d’Inde, d’harpagophytum, et de réglisse ; des huiles essentielles de genièvre, de coriandre et de menthe.

Le + : une formule qui associe des extraits de plantes anti-inflammatoires, antalgiques et anti-œdémateuses (arnica, harpagophytum, reine-des-prés) à des huiles essentielles anti-rhumatismale (genièvre) et rafraîchissante (menthe). Le marronnier d’Inde stimule la circulation et aide à résorber l’inflammation locale.

Le – : l’effet n’est pas immédiat.

Dans quel cas ? Pour soulager des douleurs articulaires après une activité sportive intense ou rhumatismales. Dès 15 ans. À éviter en cas d’antécédents d’asthme ou de convulsions ou d’allergie aux salicylés.

En pratique : appliquer deux fois par jour en massages légers.

Le conseil du pharmacien : en cas de peau réactive, faire d’abord un test sur une petite surface de peau.

Un gel au silicium

Son nom : Kotor Gel Articulaire (Kotor Pharma), entre 12,50 € et 14,50 € le tube de 100 ml.

La composition : du silicium organique, un extrait d’harpagophytum, des huiles essentielles de gaulthérie, de katafray, de poivre noir et de menthe poivrée.

Le + : du silicium à forte concentration, indispensable à la formation du cartilage et à la minéralisation osseuse, de l’harpagophytum, reconnu pour soulager les douleurs d’arthrose. Les huiles essentielles de gaulthérie, de katafray, de poivre noir et de menthe sont antalgiques et anti-inflammatoires.

Le – : une odeur de plantes assez prononcée.

Dans quel cas ? Pour soulager des douleurs rhumatismales chroniques (arthrose). À partir de 6 ans. Pas d’utilisation en cas d’allergie à l’aspirine ni, par précaution, en cas d’asthme ou d’antécédents de convulsion.

En pratique : appliquer un peu de gel sur la zone douloureuse deux ou trois fois par jour en massages légers.

Le conseil du pharmacien : on peut utiliser ce gel pour soulager des douleurs liées à une activité sportive intense.

Un roller contre les douleurs articulaires

Son nom : Phytosun Arôms Roll’on Articulations (Omega Pharma), environ 9,90 € le tube roll’on de 50 ml.

La composition : une association de 10 huiles essentielles (gaulthérie, thym à thymol, romarin, cajeput, eucalyptus citronné, gingembre…) et de baume de Copaïba.

Le + : une présentation en roller qui évite de se salir les mains. L’action de plusieurs huiles essentielles utilisées pour soulager les douleurs articulaires et musculaires ; de l’huile de copaïba, cicatrisante, anti-inflammatoire et antirhumatismale.

Le – : l’odeur des huiles essentielles est puissante.

Dans quel cas ? Pour soulager des raideurs ou des tensions articulaires chez les sportifs ou au cours des douleurs articulaires chroniques. À partir de 7 ans. Pas d’utilisation en cas d’asthme, d’antécédents de convulsion ou d’allergie à l’aspirine.

En pratique : appliquer le roller sur les zones douloureuses, trois à quatre fois par jour.

Le conseil du pharmacien : faire suivre l’application d’un massage manuel avant que le gel ne sèche. Lavage de mains impératif ensuite !

Un gel décontractant

Son nom : Chondrostéo Gel, Laboratoires EA pharma, environ 12,50 € le tube de 100 ml.

La composition : des huiles essentielles de gaulthérie, de gommes d’encens et d’élémi, du vanillyl butyl éther, un actif chauffant.

Le + : une formulation à l’action chauffante combinée à l’effet anti-inflammatoire de la gaulthérie. Les huiles essentielles de gomme d’encens et d’élémi, antalgiques, agissent en synergie.

Le – : une odeur assez prononcée d’huiles essentielles et de plantes.

Dans quel cas ? Contre des raideurs articulaires après une activité sportive ou pour dérouiller les articulations en cas d’arthrose ou d’arthrite. Attention, la chaleur ne convient pas en cas de douleur vive ou d’articulation très enflammée ! Dès 15 ans. Pas d’utilisation en cas d’asthme, d’antécédents de convulsion ou d’allergie aux salicylés.

En pratique : appliquer en massage léger, deux à trois fois par jour.

Le conseil du pharmacien : mieux vaut faire un test préalable sur une petite surface de peau pour vérifier la bonne tolérance du gel.

Un gel chauffant

Son nom : Baume Arôma, Mayoli Spindler, environ 8 € le tube de 100 g (5,80 € environ le tube de 50 g).

La composition : du salicylate de benzyle, des huiles essentielles de girofle et de piment de la Jamaïque.

Le + : un effet chauffant rapide et prolongé, les huiles essentielles potentialisant l’action des dérivés salicylés. Un médicament utilisé depuis longtemps pour soulager les raideurs articulaires ainsi que les douleurs musculaires.

Le – : l’odeur de plantes est assez prononcée.

Dans quel cas ? En cas de rhumatismes chroniques ou de contractures musculaires survenues après un effort physique intense ou dues à une mauvaise posture. Attention, pas de chaud en cas d’inflammation aiguë ! À partir de 7 ans. Pas d’utilisation en cas d’antécédents de convulsion (présence de menthol), d’asthme ou d’allergie aux salicylés.

En pratique : appliquer une à deux fois par jour en léger massage sur la zone douloureuse.

Le conseil du pharmacien : faire un test de tolérance avant l’application pour éviter tout risque de brûlure….

Publié le Laisser un commentaire

Le Gattilier, un arbrisseau rare et majestueux

Le Gattilier croît sur tout le pourtour Méditerranéen et il affectionne les endroits chauds, humides sinon inondables. Il y a encore un siècle on le trouvait abondamment dans la région littorale du Languedoc-Roussillon et surtout en PACA. Malheureusement la plante à l’état sauvage est devenue très rare en France et les pieds sauvages sont protégés.

Cet arbuste exhale par toutes ses parties une odeur aromatique , poivrée, facilement reconnaissable. Sa floraison à partir de juin est magnifique. Toute la plante se couvre de fleurs bleu-violacé en longs épis terminaux qui n’en finissent pas de fleurir. Les fleurs donnent  ensuite de petits fruits (3-4 mm) d’un gris-rougeâtre fortement aromatiques.

Le fruit  ou « poivre des moines »

Utilisé comme condiment, le fruit a une saveur à la fois térébinthée et piquante. Sa réputation d’être un substitut du poivre correspond à son aspect et à sa forme mais pas à sa saveur.

Depuis l’Antiquité le Gattilier est réputé pour ses vertus tempérantes et anaphrodisiaques! Les feuilles et les fleurs seront donc utilisées pour réprimer la luxure et rendre l’homme chaste comme un agneau. L’église ne peut laisser échapper une plante aux telles propriétés et va tirer le meilleur parti de la plante. Ne dit-on pas au XVIe siècle que « ses feuilles ou ses semences mises en petits sachets, et appliquées sous les reins dans le lit, font garder la chasteté. » Ce qui fait qu’on le verra planté dans  presque tous les cloitres des moines…

Une activité « hormonale » très intéressante chez la femme

Depuis les années 60 de nombreuses études ont été faites avec le Gattilier. Ces études sur les propriétés pharmacologiques de la plante ont montré un effet inhibiteur de la sécrétion de prolactine et un effet « progéstérone-like ». La diminution de prolactine circulante s’explique par une action centrale potentielle des extraits de Gattilier sur les systèmes dopaminergiques. Ces mécanismes d’action expliqueraient l’intérêt du Gattilier sur les cycles cours et notamment le syndrome prémenstruel (SPM). Il améliore notamment les tensions mammaires, les gonflements pelvien et les aspects psychiques et somatiques du SPM (irritabilité, anxiété, troubles du sommeil avec consommation alimentaire immodérée…).

Des recommandations d’utilisation à respecter

Si le Gattilier est une plante majeure chez la femme, il faut toutefois respecter quelques règles. On recommande de l’utiliser au minimum 3 mois pour obtenir des résultats satisfaisants. Soit en continu, soit 10, 15 ou 20 jours du cycle. En cas de  dérèglement important du cycle menstruel, il est préférable de prendre l’avis d’un médecin. Ne pas l’utiliser en cas d’antécédent de cancer familial ou hormono-dépendant. Ne pas utiliser au cours d’une FIV, d’une grossesse ou de l’allaitement.

Publié le Laisser un commentaire

Plantes méditerranéennes: un patrimoine millénaire

Dès les origines, où qu’il soit, l’homme a certainement puisé dans la nature environnante les aliments et les remèdes dont il avait besoin.

Aussi loin que l’on remonte, on constatera que l’histoire de la phytothérapie se confond avec celle de la médecine, et j’aurais tendance à dire que ceci est encore plus vrai pour le bassin méditerranéen.

Dans les médecines de l’Orient méditerranéen, le droguier suméro- akkadien, vers 2300 avant J.-C., comptait 250 variétés de substances végétales.

L’Egypte joue ensuite un rôle primordial dans l’emploi et la culture des plantes médicinales en apportant une conception métaphysique de la maladie et de son traitement. Dès la plus haute Antiquité, les textes parlent des plantes de la vie et la médecine égyptienne  sefforce de traiter l’homme dans sa globalité : c’est dans cette médecine traditionnelle que l’on retrouve les fondements de ce que l’on appelle la «psychosomatique », car les médecins soignaient à la fois le corps et l’esprit.

Ces thérapeutes égyptiens utilisaient déjà la menthe, le grenadier, le lin, le fenouil, l’olivier, le genévrier, la cannelle, la gomme arabique, l’encens, etc.

Les Grecs vont ensuite hériter, par l’intermédiaire des Perses, des connaissances des anciennes civilisations orientales.

C’est dans une des plus riches villes d’Ionie, Milet, que les premiers « curieux de la nature », c’est ainsi qu’ils aimaient se nommer, vont chercher à donner des explications des phénomènes naturels par le seul moyen de la raison. Ils prendront ainsi le nom de physiciens ou de physiologues, en référence à la physis (nature) et certains de leurs noms sont parvenus jusquà nous emprunts d’une certaine célébrité : Thalès, AnaximandreAnaxagore ou encore Héraclite.

C’est aussi sur les rives de la Méditerranée que va naitre et s’épanouir une nouvelle science : la botanique.

Si les plantes, dès l’Antiquité, étaient sujettes à de nombreuses réflexions philosophiques, certains penseurs vont apporter une lueur scientifique dans l’art qu’ils enseignaient.

C’est le cas de Théophraste (372-287 av.J.-C.) considéré comme le père de la botanique scientifique et auteur d’une « Histoire des Plantes », mais aussi de Dioscoride (40-90 après.J.-C.) qui inventorie plus de 519 espèces de plantes dans un célèbre traité en cinq volumes, De materia medica, qui fit autorité en Europe jusqu’au Moyen Age.

Hippocrate (384-322), appelé le « Père de la Médecine » reconnait une cause « naturelle » à chaque maladie mais aussi institue comme règle que la thérapeutique doit aider la force régénératrice de la nature.

Le Corpus Hippocraticum publié 100 ans après sa mort indique qu’il utilisait 230 plantes dont l’ail, l’oignon, l’hysope, la scille, le pavot, le fenouil, la sarriette, la menthe, les olives, la belladonne.

Tout ce savoir s’est ensuite répandu au Moyen-Orient, en Perse et chez les Arabes.

Avant la Renaissance, l’Occident ne connaitra la science médicale grecque qu’à travers des ouvrages arabes, traduits en latin.

Parmi ces auteurs arabes, le génie universel d’Avicenne (Ibn Sina 980-1037 apr. J.-C.) est exceptionnel: il énonce la règle fondamentale que le tout est plus grand que la somme des parties. Cette loi est toujours valable en phytothérapie, l’action thérapeutique d’une plante entière est différente de celle de ses principes actifs isolés.

L’influence d’Avicenne dépasse rapidement les frontières de la péninsule ibérique et de l’école de Cordoue à travers les écoles du Caire, de Séville, de Narbonne, d’Arles et de Béziers.

Dans le même temps, en Italie, au sud-est de Naples, brille de tous ses feux l’Ecole de Salerne qui fut rendue célèbre par sa publication vers 1066 du « Régime de santé de Salerne » qui constitue une sorte de guide pour une vie saine.

C’est dans ce recueille que l’on recommande la sauge par une phrase restée célèbre :

« Un homme peut-il mourir alors que la sauge fleurit dans son jardin ? ».

Puis au cours des siècles qui suivirent, de nouvelles drogues furent introduites (thé, café, cacao) tandis que des botanistes de renom travaillent dans des jardins de plantes médicinales et écrivent de remarquables ouvrages (Matthioli, Fuchs, Lobel) que les progrès de l’imprimerie permettent de diffuser en grand nombre.

Peu à peu l’érudit, le botaniste, le savant cède le pas au scientifique qui passe au crible de l’expérimentation toutes ces connaissances accumulées au cours des siècles. Ce sera l’avènement de la biologie et de la chimie qui permet d’obtenir les principes actifs à l’état pur et de tester leurs effets physiologiques par les méthodes de la pharmacologie moderne (morphine tirée de lopium, quinine du quinquina, atropine de la belladone, colchicine du colchique etc).

Ce court résumé historique du lien qui unit l’homme à la plante depuis des siècles met en exergue le rôle joué par les civilisations méditerranéennes qui ont tour à tour, développé une pharmacopée végétale nous permettant de comprendre l’efficacité de leurs thérapeutiques.

Publié le Laisser un commentaire

Plantes sauvages comestibles du bord de mer.

Je vous propose de me suivre sur le bord de mer méditerranéen afin de découvrir les plantes sauvages comestibles que l’on peut cueillir sur le bord de mer (plages), les champs plus humides ainsi que les sansouïres (terme méditerranéen qui désigne un milieu limoneux, à végétation basse situé près du bord de mer, inondé par les eaux salées). Ces milieux sont riches en plantes sauvages comestibles connues depuis la nuit des temps mais qu’il faut être capable d’identifier pour éviter toute erreur et risque d’intoxication.

Bord de mer: les plages

Le plantain corne-de-cerf (Plantago coronopus) se remarquera facilement à son port étalé au sol et ses feuilles découpées (comme les cornes de cerfs), charnues et croquantes que l’on consommera jeunes en salades. Il pousse dans les près salés et même directement dans le sable des plages. Plus élevé et très fréquent sur la côte méditerranéenne, l’arroche maritime ( Atriplex halimus), appelé aussi pourpier de mer, est un arbrisseau remarquable par son feuillage argenté. Ses jeunes pousses et feuilles sont délicieuses cuites et peuvent être rajoutées crues en petite quantité dans les salades composées. Une autre plante facilement envahissante, le chénopode blanc (Chenopodium album), se récoltera en grande quantité si on le souhaite afin de bénéficier de la richesse des nutriments qu’elle contient. En effet, cette « mauvaise herbe » possède , crue ou cuite, une saveur délicate et contient une teneur élevée en protéines ainsi que vitamine A, C et calcium. On ne le sait pas mais la figue des Hottentots (Carpobrotus edulis), originaire d’Afrique du sud et devenue indésirable car envahissante , a des feuilles charnues mangeables après cuisson. une bonne façon de la combattre et de l’éliminer!

Deux plantes autrefois consommées, le Cakilier (Cakile maritima) et le souci des champs ou calendula (Calendula arvensis), ne sont pratiquement plus cueillis. Le premier parce que souvent devenu trop rare et le second parce que seules ses fleurs servent encore à colorer les salades.

Si le Romarin (Rosmarinus officinalis) survit face aux embruns, ce n’est pas le cas de la criste marine (Crithmum maritimum), appelé aussi fenouil marin ou perce-pierre, bien adaptée à cette situation et qui pousse admirablement sur les rochers du littoral. Ses feuilles charnues renferment un jus à la fois salé, piquant et sucré et toute la plante dégage une odeur aromatique des plus agréables. Les feuilles ajoutées crues aux salades sont excellentes, mais aussi cuites comme légume ou bien confites dans du vinaigre pour en faire un condiment. Dans certains départements, la cueillette sauvage de la criste-marine est réglementée par arrêté préfectoral. Renseignez-vous en mairie. Et quand on parle de condiment, on peut avoir la chance comme moi de tomber sur le roi des condiments, le câprier (Capparis spinosa), d’une incroyable beauté quand il est en pleine floraison. Ses boutons floraux, conservés au vinaigre, forment les câpres du commerce. Savez vous qu’on prépare avec ces câpres des sauces dont l’une est très célèbre, la tapenade, une purée d’olive qui doit son nom au câprier, le « tapenier » en provençal.

Enfin, et pour parfaire une salade sauvage, quelques feuilles de fausse roquette ou roquette blanche (Diplotaxis erucoides) relevées par l’amertume des feuilles de l’urosperme de Daléchamp (Urospermum dalechampi) marqueront la mémoire des hôtes à qui vous offrirez à déguster cette explosion de saveurs.

Champs plus frais à l’arrière des côtes:

Les champs en retrait des plages ont l’avantage de fournir parfois des plantes en grande quantité. C’est le cas du brocoli sauvage ou pain blanc (Cardaria draba) qui peut se consommer quand il est jeune comme les brocolis, cuit à la vapeur ou de différentes manières, sa saveur est très agréable. Deux autres plantes, consommées par l’homme depuis des siècles, abondent parfois et devront être ramassées à l’état jeune: le Maceron (Smyrnium olusatrum) et la Mauve (Malva sylvestris). Chez le maceron, j’oserais dire que tout est bon tant qu’il est jeune: jeunes pousses, pétioles, feuilles et jeunes inflorescences qui ont une saveur aromatique et sucrée. On le consommera  cru ou cuit selon les gouts. De même les feuilles jeunes, les fleurs et les fruits jeunes de la mauve sont délicieux en salade. Une fois vieillie, la mauve peut encore être consommée cuite mais elle aura alors une texture mucilagineuse qui ne plaira pas à tout le monde.

Deux autres plantes permettront de varier les saveurs, elles sont fréquentes dans les champs: la Porcelle enracinée appelée Mourre de  porc dans le midi (Hypochoeris radicata) dont les jeunes feuilles en rosette plaquées au sol fournissent une bonne salade mais aussi le Rumex crépu (Rumex crispus) qui fourni de jeunes feuilles ondulées comestibles jeunes. Attention, il ne faudra pas abuser de tous les rumex (famille de l’oseille) car leur teneur parfois élevée en acide oxalique et oxalates pourrait aboutir à la formation de calculs rénaux.

Enfin, pour donner de la couleur et du goût, on jettera dans ces salades composées, des feuilles finement découpées ainsi que des fleurs d’ail de naples (Allium neapolitanum), d’ail triquètre (Allium triquetrum) mais aussi de Bourrache (Borrago officinalis) dont la saveur se situe entre le concombre et l’huitre!

La sansouïre:

Voilà un milieu qui n’est pas le plus riche en nombre d’espèces mais qui fournira des plantes succulentes que l’on pourra également conserver confites au vinaigre et autres façons. Les premières qui abondent dans ces milieux sont les salicornes – la meilleure est la salicorne d’Europe (Salicornia europea) mais on peut consommer aussi salicornia fruticosa) – dont les tiges charnues sont remplies d’un jus salé qui les rendent délicieuse quand elles sont jeunes et tendres. Elles souvent vendues chez les poissonniers. L’halimione faux-pourpier (Halimione portulacoides), remarquable à son feuillage argenté, tapisse souvent en colonies importantes les sols des vases salées. ses feuilles peuvent être mangé crues ou cuites. Enfin, parfois présente dans les sansouïres mais de façon plus générale sur le littoral, la betterave maritime ( Beta vulgaris subsp. maritima) est une plante consommée depuis l’Antiquité. Ses feuilles tendres sont comestibles crues ou cuites. Elles pourront être préparées comme les épinards et incorporées à de nombreux plats aux herbes (tourtes, chaussons…), avec des pommes de terre, unes sauce tomate….

Voilà, vous l’aurez compris, la nature offre de nombreuses possibilités d’agrémenter nos repas mais bien sûr toujours avec prudence, en apprenant à identifier sûrement ces plantes (attention aux erreurs, il est sage d’apprendre à reconnaitre ces plantes avec un spécialiste), en ne cueillant que le juste nécessaire sans trop endommager les plantes, et bien sûr, dans des lieux propres qui ne seront pas souillés par les multiples déchets que l’on voit un peu partout.

Publié le Laisser un commentaire

Le Myrte, Myrtus communis L., est connu depuis l’Antiquité.

S’il est peu utilisé en phytothérapie en France, les feuilles et fruits de myrte sont encore largement utilisés en Afrique du Nord, notamment pour traiter les pathologies respiratoires et les diarrhées.

Ceci n’est pas étonnant car il renferme ,dans  sa composition chimique, une huile essentielle et des substances (myrtucommulones) fortement antiseptiques….