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Cancer et nutrition chez le patient adulte: quels compléments nutritionnels conseiller?

La lutte contre le cancer est au premier rang des priorités de santé publique. Si aujourd’hui la cancérologie connait des innovations thérapeutiques réelles et si les avancées technologiques ont été fulgurantes ces dernières années, il ne faut pas mésestimer le rôle d’une alimentation saine et équilibrée dans la prévention et l’accompagnement d’un cancer. De nombreuses études internationales ont permis de préciser les facteurs nutritionnels qui semblent soit fortement impliqués dans le risque de développer un cancer (ce sera le thème d’un autre article), soit en revanche qui apparaissent protecteurs et peuvent être utilisés en accompagnement d’une chimiothérapie où d’une radiothérapie afin d’en accentuer l’efficacité où d’en réduire les effets secondaires néfastes.

Compléments nutritionnels en cancérologie: risques et bénéfices

Les compléments nutritionnels utilisés en cancérologie (avec ou sans l’accord de l’oncologue) sont souvent des micronutriments, des vitamines et des minéraux essentiels au fonctionnement de l’organisme ainsi qu’une large proportion de plantes (1).
Un aspect essentiel concerne l’utilisation de nutriments antioxydants, à cet égard deux théories s’opposent (2). Il a en effet été suggéré que l’utilisation de ce type de compléments, combinée à diverses interventions sur le mode de vie, pouvait avoir un impact sur certains effets secondaires et sur la qualité de vie sous traitement, et éventuellement potentialiser l’effet de certains traitements anti-tumoraux notamment en limitant certaines réactions oxydatives indispensables à la survie cellulaire. Toutefois, ces composés peuvent aussi interférer négativement avec certains cytotoxiques dont le mode d’action passe précisément par des réactions oxydatives au niveau de l’ADN ou des membranes cellulaires. Qui plus est l’apoptose (mort cellulaire) des cellules tumorales dépend en partie de la présence de composés réactifs et la supplémentation pourrait donc avoir un effet anti-apoptotique non souhaitable. N’oublions pas enfin, que certains antioxydants peuvent, selon la dose et le contexte cellulaire, se comporter comme des pro-oxydants.

Bénéfices et risques éventuels d’une supplémentation en antioxydants au cours des traitements et après rémission du cancer (3) :

De nombreux agents de chimiothérapie tels que les anthracyclines (doxorubicine), les sels de platine (cisplatine, carboplatine), les agents alkylants (cyclophosphamide, ifosfamide), les antibiotiques cytotoxiques (bléomycine, mitomycine-C) agissent par l’intermédiaire de la production d’espèces réactives de l’oxygène et l’induction de l’apoptose. Des études précliniques indiquent que l’administration concomitante d’antioxydant réduit l’efficacité de ces chimiothérapies(4-7):

  • N-acétyl-cystéine: in vivo l’administration de N-acétyl-cystéine diminuerait l’activité antitumorale du paclitaxel (8).
  • Vitamine E: les données cliniques demeurent contradictoires : si un effet positif sur certaines complications comme la fibrose radique a été décrit (9), voire une potentialisation de certaines chimiothérapies comme le fluorouracile (10), la supplémentation en α-tocophérol a été associée à un risque de rechute et de seconds cancers majoré dans un essai randomisé incluant des tumeurs ORL (11). L’utilisation extensive de la vitamine E à des doses non physiologiques dans le but d’améliorer la tolérance ou l’efficacité des traitements ou de prévenir les récidives ne saurait donc être recommandée.
  • Vitamine C: à des doses excessives, la vitamine C a des propriétés prooxydantes à l’origine de dommages au niveau de l’ADN dans des modèles précliniques (10). Cependant, la quantité de vitamine C qui peut être stockée par l’organisme reste limitée et la transposition de ces données à la clinique demeure hasardeuse. Seuls deux essais cliniques ont été conduits chez des patients atteints de cancer dans le but de prévenir les récidives avec des résultats peu concluants (12). Dans certains cas la vitamine C diminue même l’efficacité thérapeutique du traitement (c’est le cas avec le bortézomib) sur de nombreuses lignées cellulaires tumorales humaines (13).
  • Caroténoïdes: les résultats issus d’essais d’intervention ou de cohortes en prévention primaire, montrent que la complémentation avec le ß-carotène seul ou combiné à d’autres antioxydants augmente le risque de cancers dans les populations exposées à des facteurs de risque (tabac, amiante, PSA élevé) (14-15). L’augmentation du risque de cancer liée à une supplémentation en bêta-carotènes à fortes doses (20-30 mg/j) est donc jugée convaincante pour le cancer du poumon chez des sujets exposés à ces facteurs de risque. Les guidelines de l’American College of Chest Physicians précisent que, chez les patients ayant des antécédents de cancer du poumon, les compléments en ß-carotène, vitamine E et rétinoïdes, ne sont pas recommandés (niveau de preuve 1) en prévention secondaire ou tertiaire (16).
  • Sélénium: Le sélénium est essentiel à la fonction des séléno-protéines dont un exemple est la glutathion peroxydase qui intervient dans la dégradation des radicaux libres. Deux essais ont été conduits à la dose de 200 μg/j chez les patients traités pour cancer : l’un ne retrouve pas d’effet sur la récidive des cancers cutanés, l’autre retrouvant un effet protecteur vis-à-vis des récidives de cancer de la prostate(17-18).
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Vous l’aurez compris, la prise d’antioxydants à des doses supra-physiologiques au cours d’une chimiothérapie ou d’une radiothérapie, en particulier sans l’avis d’un spécialiste en nutrition, pourrait jouer un rôle antagoniste vis-à-vis de l’effet thérapeutique anticancéreux recherché. Ce sont donc principalement les fortes doses qui font redouter une interférence alors que des apports physiologiques provenant d’une alimentation équilibrée ne peuvent être déconseillés.
Les effets d’une alimentation riche en fruits et légumes, réputée comme contenant plus d’antioxydants naturels multiples que le régime « occidental », semble conférer des avantages en termes de récidive et de survie (19-20) et améliorer la qualité de vie (21). Je vous donnerai, à la fin de cet article, dans le paragraphe récapitulatif, une recette qui permet d’absorber un cocktail d’anti-oxydants sous un faible volume et avec un panel très large de molécules naturelles.

Potentialisation des thérapeutiques conventionnelles: quelles plantes conseiller (22)?

Le curcuma, le chardon-Marie, le thé vert, le soja et le lin sont les plantes les plus connues, les plus utilisées et les plus étudiées pour des propriétés anticancéreuses ; par ailleurs inscrites à la pharmacopée européenne ou française. Ces plantes et surtout leurs composés reconnus comme actifs ont fait l’objet de nombreuses études précliniques ayant permis de montrer des propriétés anticancéreuses sur de nombreuses lignées de cellules, in vitro et in vivo. Il a ainsi été mis en évidence des propriétés antimutagènes, leur capacité à s’opposer à la cancérisation chimio-induite, à inhiber la prolifération cellulaire, l’angiogenèse, de même que les processus d’invasion et de métastase.

Je mettrai ici en avant trois plantes majeures dont on connait un peu mieux les interactions avec les médicaments de chimiothérapie et qui peuvent agir en synergie avec ceux-ci: la curcumine (obtenue à partir du curcuma), la sylimarine (principe actif du Chardon-Marie) et les polyphénols de thé vert.

1.La curcumine:

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La curcumine est un dérivé polyphénolique faisant partie des curcuminoïdes, groupe chimique phénolique. Elle provient de la racine de Curcuma spp. (Zingiberaceae), plante herbacée de la même famille que le gingembre. Cette curcumine a des propriétés antioxydantes et antiinflammatoires largement démontrées.
Des études précliniques in vitro et in vivo ont mis en évidence la capacité de la curcumine à potentialiser l’effet de médicaments cytotoxiques couramment utilisés dans les traitements de cancers. Des études sur des tissus irradiés montrent également un effet favorable. Dans certaines expériences, des cellules résistantes aux traitements ont pu être sensibilisées par la curcumine, ce qui donne à des auteurs l’espoir d’améliorer les traitements devenus inefficaces sur certaines tumeurs.

Médicaments dont l’activité est augmentée par la curcumine: gemcitabine +, cisplatine +, docétaxel +, doxorubicine +, méphalan +, vincristine +, 5-FU +, paclitaxel +, étoposide +, mitoxantrone +,topotécan +, irinotécan +.

Médicaments dont l’activité est diminuée par la curcumine: Méchloréthamine et Cyclophosphamide (Endoxan) – camptothécine (Campto) – doxurubicine (Adriamycine)

Les premiers résultats cliniques de l’utilisation de la curcumine dans le traitement du cancer datent de 1987, avec l’étude de Kuttan et al. (23). Ces travaux rapportent un effet bénéfique topique de la curcumine utilisée localement dans le traitement de cancers des voies aérodigestives et de leucoplasie.

Les études in vitro et in vivo ont montré que le curcuma présente une activité inhibitrice sur les cancers animaux et humains en régulant les voies de signalisation cellulaire de la transduction (NFkb, Akt, MAPK, p53, AR et ER), activant ainsi l’apoptose des cellules précancéreuses ou cancéreuses.

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Un des effets les plus notables de la curcumine est son pouvoir cytotoxique et sa capacité à induire l’apoptose dans différentes lignées cellulaires cancéreuses, ce qui en fait un agent anticancéreux potentiellement intéressant. Au niveau cellulaire, la curcumine inhibe la prolifération et arrête le cycle des cellules issues de différentes tumeurs dont celles du côlon, du sein, du rein, de la prostate, de mélanomes, d’origine lymphoïde, myéloïde, ou épithélial (24-30).

Une des autres explications aux propriétés anticancéreuses de la curcumine est sa capacité à inhiber les enzymes du métabolisme de phase I de type cytochrome P450 (CYP) et à induire les enzymes de phase II du type glutathione S-transferase (GST) ou epoxide hydrolase. Ces actions rendent compte des effets protecteurs de la curcumine contre différents toxiques chimiques et mutagènes (25,31).

Le curcuma a aussi une action inhibitrice de la néoangiogenèse nécessaire à l’invasion et à la prolifération. Le curcuma présente un effet anti-angiogénique en inhibant les metalloprotéinases matricielles (32,33) qui dégradent la matrice extracellulaire et sont impliquées non seulement dans les processus physiologiques (ex. cicatrisation) mais aussi le processus d’invasion tumorale. Il inhibe (34) notamment le VEGFR (vascular endothelial growth factor receptor).

Enfin des études récentes ont de plus montré que la curcumine pouvait diminuer le phénomène de résistance multiple ou multi-drug resistance (MDR), une des causes fréquente d’échec à la chimiothérapie chez le patient cancéreux. Cette action résulte d’une diminution de l’efflux cellulaire des molécules anticancéreuses via l’inhibition du transport par MRP1 (multidrug resistance protein 1) ou par les P-gp (P-glycoprotéine) (35,36).

Bava (37) a montré que pour les tumeurs réfractaires au taxol, l’adjonction de curcuma pourrait donner de meilleurs résultats.
Kumar (38) a montré que  le curcuma améliorait les effets des radiothérapies et empêchait le développement de radio résistance en étudiant les souris sarcomateuses et Patel (39) que l’association curcuma-folfox était plus efficace que le folfox seul.
S’il n’existe pas d’étude clinique de traitement du cancer par le curcuma, malgré toutes les études expérimentales, ce dernier a une place privilégiée dans la prévention et l’accompagnement des cancers. L’ensemble des études expérimentales menées avec la curcumine ont permis d’observer qu’elle inhibe le cancer à toutes les étapes de son développement: commencement, promotion et progression. La curcumine est à prendre pendant toute la durée de la chimiothérapie mais en faisant une pause les 2 jours qui précédent et qui suivent la chimiothérapie (donc les 5 jours qui encadrent la chimiothérapie).

2.Le Chardon Marie et son principe actif, la sylimarine:

Surtout étudiée pour ses propriétés hépatotropes et notamment pour ses propriétés hépatoprotectrices visà- vis de xénobiotiques, la sylimarine peut potentialiser l’activité des Doxorubicine +, paclitaxel +, cisplatine +, carboplatine +(22). De plus quelques études précliniques in vitro et in vivo suggèrent que la silymarine pourrait limiter les atteintes hépatiques et rénales induites par certains médicaments anticancéreux comme le cisplatine (40) et la doxorubicine (41).

Ces résultats sont favorables à l’association de la sylimarine à ces traitements conventionnels pour limiter leur toxicité et optimiser leur effet.

3.Les polyphénols du thé vert (épigallocatéchine-3-gallate ou EGCG):

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Ces derniers ont montré leur intérêt potentiel en combinaison avec divers médicaments anticancéreux et avec la radiothérapie, ils augmentent l’activité notamment des Doxurubicine +, tamoxifène +, cisplatine +, paclitaxel +, gemcitabine + , 5-FU +, mitomycine C +, erlotinib +, bortezomib +/-.
L’EGCG et les autres catéchines du thé vert agissent en inhibant la libération du facteur de nécrose tumorale alpha(TNF-α) mais aussi par inhibition de la télomérase.
Le thé vert intervient aussi bien dans la prévention du cancer qu’à tous les stades de son développement (prolifération, apoptose), mais également en complément des traitements conventionnels qu’il optimise (42). Une étude sur des modèles animaux a montré que l’association du thé vert à un traitement de référence dans le cancer du sein (tamoxifène) était plus efficace qu’avec le traitement seul (43).

Réduction de la toxicité des chimiothérapies:

Nous l’avons vu, la curcumine et la sylimarine permettent déjà de protéger l’organisme de certains effets toxiques des chimiothérapies. Par ailleurs, la possible réduction de la toxicité des chimiothérapies sous l’effet de divers antioxydants a été étudiée. Plusieurs revues systématiques récentes ont recensé les essais randomisés publiés sur le sujet (44-48):

  •  Glutathion: certains essais font état d’une réduction de neurotoxicité sous l’effet du glutathion
  •  Mélatonine: sa supplémentation permettrait une réduction de myélotoxicité, de perte de poids et d’asthénie (niveau 2).
    En revanche, pour les vitamines A, E, ainsi que les solutés multivitaminiques et minéraux, les études sont de faible puissance et aucune réduction de toxicité ne peut être affirmée (niveau 2).

Prise en charge des effets indésirables:

  • Nausées et vomissements provoqués par les chimiothérapies: le Gingembre (Zingiber officinalis)
    Le gingembre possède une activité antiémétique, à la fois démontrée chez l’animal et confirmée par de nombreux essais cliniques (51). Les constituants actifs agissent probablement comme antagonistes des récepteurs 5-HT3. Pour traiter les symptômes nauséeux, il est important de noter que la dose à prendre avant une chimiothérapie est de 0,5 à 2g de poudre de rhizome (plus on se rapproche de 2 g plus on est efficace) puis 0,5 à 2g toutes les 4h.
  • Dermites induites par la radiothérapie (notamment du sein): pommade à base de souci des jardins ou calendula (Calendula officinalis):
    Une pommade à base de soucis des jardins ou calendula (Calendula officinalis L.) (pommade par digestion au calendula, BoironTM) a été comparée à une crème à base de trolamine (Biafine®, Johnson & JohnsonTM) pour la prise en charge des dermites induites par la radiothérapie chez des malades atteintes de cancer du sein, dans un essai randomisé et contrôlé en simple insu (les patientes connaissaient la nature du traitement). L’incidence des dermatites aiguës de grades 2 et 3 a été moins importante dans le groupe calendula (41 % contre 63 % ; p<0,001). Dans le groupe calendula, aucun arrêt de traitement du fait de la toxicité dermique n’a été observé tandis que dans le groupe trolamine 12 malades ont dû arrêter les irradiations avec une durée moyenne d’arrêt de dix jours. Quatre cas de réaction allergique ont été observés dans le groupe trolamine contre aucun dans le groupe calendula. La douleur maximale moyenne a également été moindre dans le groupe calendula (52).

Voilà, vous l’aurez compris j’ai essayé d’y voir un peu plus clair dans un domaine très compliqué et passionnant en essayant de pointer du doigt les nutriments majeurs qui ont fait leur preuve pour accompagner et/ou potentialiser une chimiothérapie ou une radiothérapie. J’ai laissé de côté l’importance de la nutrition, de l’activité physique et de l’excès de poids que je reprendrai dans un prochain article. Vous trouverez également ci-après un récapitulatif qui pourra vous aider concrètement à mettre en place un plan d’action et de soutien en cas de survenue d’un cancer. Il faut tout faire pour améliorer les thérapies complémentaires mais pas au petit bonheur la chance, sur des bases sérieuses à initier et à discuter au cas par cas avec son médecin oncologue.

Yvan AVRAMOV – Docteur en Pharmacie

Récapitulatif: à mettre en place avec l’accord de son médecin et/ou oncologue

    • Curcuma/curcumine: (J = jour de la chimiothérapie):
      – Pendant toute la durée de la chimiothérapie mais en évitant de prendre de la curcumine ou du curcuma les 2 jours qui précédent et qui suivent la chimiothérapie (donc les 5 jours qui encadrent la chimiothérapie): il faut prendre 100 mg 2 fois par jour de curcumine (attention je parle bien de curcumine pas de curcuma). Il existe des compléments alimentaires concentrés en curcumine.
      -En post-chimiothérapies et pendant plusieurs années: faire des cures de curcuma Bio en gélules ou comprimés à raison de 1 à 1,5 g/j de curcuma (par ex. 3 cures de 2 mois dans l’an).
      Les produits associant du poivre(ou pipérine) augmentent considérablement la biodisponibilité de la curcumine (voir ma vidéo à ce sujet). Il est possible aussi d’utiliser les nouvelles curcumines comme la curcumine fixée sur des gamma-cyclodextrines, ce qui permet une biodisponibilité de la curcumine x 40!
      – Pendant la Radiothérapie : 500 mg à 1000 mg de curcumine par jour, en continuant 1 à 2 mois après l’arrêt de la radiothérapie.
    • Chardon Marie Bio:
      Pendant toute la durée de la chimiothérapie: prendre 2 gélules 2 à 3 fois par jour (dosées à 200 mg de chardon Marie). Pas de risques de toxicité ou d’effets secondaires.
    • Thé vert Bio:
      Prendre des gélules de thé vert Bio (en prenant soin de commencer à une faible dose car certaines personnes supportent mal le thé vert, par exemple 1 gélule 2 fois par jour, si bien supporté augmenter la dose et toujours bien s’hydrater dans la journée, minimum 1,5 L d’eau/jour) ou bien faire une infusion d’1 litre que l’on boira dans la journée et tous les jours (idem augmenter les doses progressivement pour arriver à boire environ 1 litre/jour). A utiliser entre les chimiothérapies en faisant également une interruption de 5 jours autour des perfusions/chimiothérapies.
    • Mélatonine:
      Prendre 2 mg 30 min à 1h avant le coucher.
    • Prévention des nausées et vomissement:
      Comprimés ou gélules de gingembre Bio:pour traiter les symptômes nauséeux, il est important de noter que la dose à prendre avant une chimiothérapie est de 0,5 à 2g de poudre de rhizome (plus on se rapproche de 2 g plus on est efficace) puis 0,5 à 2g toutes les 4h.
    • Prévention des dermites liées à la radiothérapie:
      Appliquer, 1 h avant l’exposition, de la pommade à base de soucis des jardins ou calendula ainsi qu’après l’exposition (plusieurs fois de suite si nécessaire).
    • Exemple d’un apport d’antioxydants complet à doses physiologiques (52): le guacamole
      Préparez du guacamole avec 2 avocats mûrs, 2 tomates hachées (ou mieux sauce tomate), 1/2 jus de citron, 1/2 oignon râpé, 1 gousse d’ail écrasée, 4 cuillères à soupe de yogourt nature, sel et poivre. Consommer ce guacamole avec des légumes coupés en morceaux/bâtonnets: carottes, chou-fleur, céleri, fenouil, concombre, poivrons…
      Cette recette apporte: vitamine C (poivron, citron, tomate), béta-carotène (carotte), sulforaphane et indole-3-carbinol (chou-fleur), quercétine (oignon), allicine (ail), lycopène (tomate), sélénium et germanium (ail), fibres, inuline, minéraux (légumes).
      Essayer de prendre 3 fois par semaine une bonne portion de guacamole avec les légumes.

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8 gels spécial articulations contre les douleurs et les traumatismes…

Article paru dans Santé Magazine…Gel au silicium contre les douleurs et les traumatismes!

À effet froid, anti-inflammatoires ou chauffants, ces gels réduisent les douleurs et les traumatismes articulaires. Leurs atouts ? Une action rapide et ciblée. Nos conseils pour faire le bon choix et trouver celui qu’il vous faut.

Sportifs ou non, jeunes ou moins jeunes, on a presque tous été confrontés, un jour ou l’autre, à des douleurs articulaires. Qu’il s’agisse de raideurs, de microtraumatismes dus à une activité physique soutenue ou de pathologies inflammatoires comme l’arthrose ou encore la polyarthrite rhumatoïde, un gel “spécial articulations” est utile.

Il diminue rapidement la douleur et évite les troubles digestifs que peut entraîner la prise d’un antalgique par voie orale. Suffisant dans de nombreux cas, il peut toutefois, si la douleur résiste, être associé à du paracétamol ou, plus efficace, à un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) par voie orale, en l’absence de contre-indication (ulcère gastroduodénal, prise d’anticoagulants).

Les différentes familles de gels « spécial articulations »

En cas de douleur vive…

Lorsque l’articulation est gonflée et douloureuse, le froid et/ou les gels renfermant un AINS sont particulièrement efficaces.

On peut donc les appliquer pour soulager une entorse, une tendinite, ou au cours d’une poussée douloureuse d’arthrose ou d’arthrite.

  • Le froid, en provoquant une vasoconstriction, réduit l’inflammation locale et l’œdème. Il apporte aussi un effet antidouleur immédiat.
  • L’AINS diminue lui aussi l’inflammation et la douleur, et son action dure plusieurs heures. La bonne idée : l’utiliser après avoir appliqué du froid.

Si la gêne articulaire est modérée ou chronique

Mieux vaut privilégier les gels à base de plantes dont l’action sur les douleurs articulaires est reconnue.

Si la gêne s’accompagne d’une raideur articulaire importante, par exemple après un effort physique intense ou en cas de rhumatismes chroniques, un gel à effet chauffant est conseillé. Il va aider à détendre les muscles et les tendons qui “raidissent” l’articulation.

Les précautions à prendre

Même si le risque de passage à travers la peau est très faible, toutes les références qui renferment des huiles essentielles sont, par prudence, à éviter au cours de la grossesse. Celles contenant un AINS sont contre-indiquées dès le sixième mois de grossesse, ainsi que chez les enfants âgés de moins de 15 ans. Par ailleurs, il ne faut pas appliquer ces produits sur une peau lésée ou irritée (coupure, égratignure ou eczéma), ni exposer la zone concernée au soleil.

On consulte un médecin si :

  • l’œdème ou la douleur empêche de mobiliser correctement l’articulation ;
  • aucune amélioration n’est constatée après deux jours de traitement.

Un gel à effet froid

Son nom : Arnican Freeze, Cooper, environ 7 € le tube de 100 g.

La composition : de l’alcool, du menthol et un extrait d’arnica.

Le + : le menthol, en agissant sur des récepteurs spécifiques à la surface de la peau, procure un effet frais et antalgique. L’extrait d’arnica, calmant et décongestionnant, permet, lui, de potentialiser cette action.

Le – : moins puissant que les poches de glace utilisées en traumatologie.

Dans quel cas ? Pour soulager des blessures articulaires légères (coup, choc sur une articulation…) ou une poussée inflammatoire aiguë d’arthrose ou d’arthrite. À partir de 6 ans.

En pratique : appliquer sur la zone sensible, en massant très légèrement jusqu’à pénétration complète de la crème.

Le conseil du pharmacien : placer le gel au réfrigérateur afin d’augmenter la sensation de froid. En cas d’entorse, une douleur vive qui gêne le mouvement de l’articulation, préférer à la crème l’application d’une poche de glace pour générer un froid plus intense.

Un gel 2 en 1

Son nom : Cliptol Gel, (Pierre Fabre), environ 6 € le tube de 50 g.

La composition : de l’ibuprofène à 5 % et du lévomenthol.

Le + : l’action de l’ibuprofène, un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), est potentialisée par le lévomenthol qui refroidit et donc insensibilise la zone atteinte. Il procure un soulagement immédiat.

Le – : l’usage prolongé d’un AINS en application locale n’est pas recommandé.

Dans quel cas ? Pour soulager une douleur due à une entorse, une tendinite ou encore une poussée douloureuse d’arthrose ou d’arthrite. À partir de 15 ans. Attention ! En raison de la présence de menthol, ce gel ne doit pas être utilisé au cours de la grossesse, ni en cas d’antécédent de convulsions ou d’asthme.

En pratique : appliquer sur la zone douloureuse et masser légèrement jusqu’à pénétration complète du gel. Faire jusqu’à trois applications par jour.

Le conseil du pharmacien : ne pas dépasser quatre à cinq jours de traitement sans avis médical.

Un gel anti-inflammatoire

Son nom : VoltarenActigo 2 % Intense Gel (Novartis), environ 6,40 € le tube de 30 g.

La composition : du diclofénac de diéthyloamine à 2 %.

Le + : un médicament qui renferme un AINS à forte concentration. Une formule à libération prolongée (12 heures) qui permet de passer de trois à deux applications quotidiennes.

Le – : l’effet antidouleur n’est pas immédiatement perçu comme après une application de froid.

Dans quel cas ? Pour soulager une douleur vive lorsque l’articulation est enflée et douloureuse : entorse ou poussée rhumatismale d’arthrose ou d’arthrite. Dès 15 ans.

En pratique : une application matin et soir à 12 heures d’intervalle en massage léger et prolongé sur la zone douloureuse. Pas plus de quatre jours de traitement.

Le conseil du pharmacien : en cas d’entorse, on peut bander l’articulation après avoir appliqué le gel pour accroître son efficacité. Le bandage est contre-indiqué en cas d’antécédents d’ulcère gastroduodénal, car le risque de passage de l’AINS dans le sang augmente, et le risque d’effets indésirables digestifs également !

Un gel rafraîchissant à base de plantes

Son nom : Ostéophytum Gel (Les 3 Chênes), environ 10,50 € le tube de 100 ml.

La composition : des extraits d’arnica, de reine-des-prés, de sceau de Salomon, de marronnier d’Inde, d’harpagophytum, et de réglisse ; des huiles essentielles de genièvre, de coriandre et de menthe.

Le + : une formule qui associe des extraits de plantes anti-inflammatoires, antalgiques et anti-œdémateuses (arnica, harpagophytum, reine-des-prés) à des huiles essentielles anti-rhumatismale (genièvre) et rafraîchissante (menthe). Le marronnier d’Inde stimule la circulation et aide à résorber l’inflammation locale.

Le – : l’effet n’est pas immédiat.

Dans quel cas ? Pour soulager des douleurs articulaires après une activité sportive intense ou rhumatismales. Dès 15 ans. À éviter en cas d’antécédents d’asthme ou de convulsions ou d’allergie aux salicylés.

En pratique : appliquer deux fois par jour en massages légers.

Le conseil du pharmacien : en cas de peau réactive, faire d’abord un test sur une petite surface de peau.

Un gel au silicium

Son nom : Kotor Gel Articulaire (Kotor Pharma), entre 12,50 € et 14,50 € le tube de 100 ml.

La composition : du silicium organique, un extrait d’harpagophytum, des huiles essentielles de gaulthérie, de katafray, de poivre noir et de menthe poivrée.

Le + : du silicium à forte concentration, indispensable à la formation du cartilage et à la minéralisation osseuse, de l’harpagophytum, reconnu pour soulager les douleurs d’arthrose. Les huiles essentielles de gaulthérie, de katafray, de poivre noir et de menthe sont antalgiques et anti-inflammatoires.

Le – : une odeur de plantes assez prononcée.

Dans quel cas ? Pour soulager des douleurs rhumatismales chroniques (arthrose). À partir de 6 ans. Pas d’utilisation en cas d’allergie à l’aspirine ni, par précaution, en cas d’asthme ou d’antécédents de convulsion.

En pratique : appliquer un peu de gel sur la zone douloureuse deux ou trois fois par jour en massages légers.

Le conseil du pharmacien : on peut utiliser ce gel pour soulager des douleurs liées à une activité sportive intense.

Un roller contre les douleurs articulaires

Son nom : Phytosun Arôms Roll’on Articulations (Omega Pharma), environ 9,90 € le tube roll’on de 50 ml.

La composition : une association de 10 huiles essentielles (gaulthérie, thym à thymol, romarin, cajeput, eucalyptus citronné, gingembre…) et de baume de Copaïba.

Le + : une présentation en roller qui évite de se salir les mains. L’action de plusieurs huiles essentielles utilisées pour soulager les douleurs articulaires et musculaires ; de l’huile de copaïba, cicatrisante, anti-inflammatoire et antirhumatismale.

Le – : l’odeur des huiles essentielles est puissante.

Dans quel cas ? Pour soulager des raideurs ou des tensions articulaires chez les sportifs ou au cours des douleurs articulaires chroniques. À partir de 7 ans. Pas d’utilisation en cas d’asthme, d’antécédents de convulsion ou d’allergie à l’aspirine.

En pratique : appliquer le roller sur les zones douloureuses, trois à quatre fois par jour.

Le conseil du pharmacien : faire suivre l’application d’un massage manuel avant que le gel ne sèche. Lavage de mains impératif ensuite !

Un gel décontractant

Son nom : Chondrostéo Gel, Laboratoires EA pharma, environ 12,50 € le tube de 100 ml.

La composition : des huiles essentielles de gaulthérie, de gommes d’encens et d’élémi, du vanillyl butyl éther, un actif chauffant.

Le + : une formulation à l’action chauffante combinée à l’effet anti-inflammatoire de la gaulthérie. Les huiles essentielles de gomme d’encens et d’élémi, antalgiques, agissent en synergie.

Le – : une odeur assez prononcée d’huiles essentielles et de plantes.

Dans quel cas ? Contre des raideurs articulaires après une activité sportive ou pour dérouiller les articulations en cas d’arthrose ou d’arthrite. Attention, la chaleur ne convient pas en cas de douleur vive ou d’articulation très enflammée ! Dès 15 ans. Pas d’utilisation en cas d’asthme, d’antécédents de convulsion ou d’allergie aux salicylés.

En pratique : appliquer en massage léger, deux à trois fois par jour.

Le conseil du pharmacien : mieux vaut faire un test préalable sur une petite surface de peau pour vérifier la bonne tolérance du gel.

Un gel chauffant

Son nom : Baume Arôma, Mayoli Spindler, environ 8 € le tube de 100 g (5,80 € environ le tube de 50 g).

La composition : du salicylate de benzyle, des huiles essentielles de girofle et de piment de la Jamaïque.

Le + : un effet chauffant rapide et prolongé, les huiles essentielles potentialisant l’action des dérivés salicylés. Un médicament utilisé depuis longtemps pour soulager les raideurs articulaires ainsi que les douleurs musculaires.

Le – : l’odeur de plantes est assez prononcée.

Dans quel cas ? En cas de rhumatismes chroniques ou de contractures musculaires survenues après un effort physique intense ou dues à une mauvaise posture. Attention, pas de chaud en cas d’inflammation aiguë ! À partir de 7 ans. Pas d’utilisation en cas d’antécédents de convulsion (présence de menthol), d’asthme ou d’allergie aux salicylés.

En pratique : appliquer une à deux fois par jour en léger massage sur la zone douloureuse.

Le conseil du pharmacien : faire un test de tolérance avant l’application pour éviter tout risque de brûlure….

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Le Gattilier, un arbrisseau rare et majestueux

Le Gattilier croît sur tout le pourtour Méditerranéen et il affectionne les endroits chauds, humides sinon inondables. Il y a encore un siècle on le trouvait abondamment dans la région littorale du Languedoc-Roussillon et surtout en PACA. Malheureusement la plante à l’état sauvage est devenue très rare en France et les pieds sauvages sont protégés.

Cet arbuste exhale par toutes ses parties une odeur aromatique , poivrée, facilement reconnaissable. Sa floraison à partir de juin est magnifique. Toute la plante se couvre de fleurs bleu-violacé en longs épis terminaux qui n’en finissent pas de fleurir. Les fleurs donnent  ensuite de petits fruits (3-4 mm) d’un gris-rougeâtre fortement aromatiques.

Le fruit  ou « poivre des moines »

Utilisé comme condiment, le fruit a une saveur à la fois térébinthée et piquante. Sa réputation d’être un substitut du poivre correspond à son aspect et à sa forme mais pas à sa saveur.

Depuis l’Antiquité le Gattilier est réputé pour ses vertus tempérantes et anaphrodisiaques! Les feuilles et les fleurs seront donc utilisées pour réprimer la luxure et rendre l’homme chaste comme un agneau. L’église ne peut laisser échapper une plante aux telles propriétés et va tirer le meilleur parti de la plante. Ne dit-on pas au XVIe siècle que « ses feuilles ou ses semences mises en petits sachets, et appliquées sous les reins dans le lit, font garder la chasteté. » Ce qui fait qu’on le verra planté dans  presque tous les cloitres des moines…

Une activité « hormonale » très intéressante chez la femme

Depuis les années 60 de nombreuses études ont été faites avec le Gattilier. Ces études sur les propriétés pharmacologiques de la plante ont montré un effet inhibiteur de la sécrétion de prolactine et un effet « progéstérone-like ». La diminution de prolactine circulante s’explique par une action centrale potentielle des extraits de Gattilier sur les systèmes dopaminergiques. Ces mécanismes d’action expliqueraient l’intérêt du Gattilier sur les cycles cours et notamment le syndrome prémenstruel (SPM). Il améliore notamment les tensions mammaires, les gonflements pelvien et les aspects psychiques et somatiques du SPM (irritabilité, anxiété, troubles du sommeil avec consommation alimentaire immodérée…).

Des recommandations d’utilisation à respecter

Si le Gattilier est une plante majeure chez la femme, il faut toutefois respecter quelques règles. On recommande de l’utiliser au minimum 3 mois pour obtenir des résultats satisfaisants. Soit en continu, soit 10, 15 ou 20 jours du cycle. En cas de  dérèglement important du cycle menstruel, il est préférable de prendre l’avis d’un médecin. Ne pas l’utiliser en cas d’antécédent de cancer familial ou hormono-dépendant. Ne pas utiliser au cours d’une FIV, d’une grossesse ou de l’allaitement.

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Plantes méditerranéennes: un patrimoine millénaire

Dès les origines, où qu’il soit, l’homme a certainement puisé dans la nature environnante les aliments et les remèdes dont il avait besoin.

Aussi loin que l’on remonte, on constatera que l’histoire de la phytothérapie se confond avec celle de la médecine, et j’aurais tendance à dire que ceci est encore plus vrai pour le bassin méditerranéen.

Dans les médecines de l’Orient méditerranéen, le droguier suméro- akkadien, vers 2300 avant J.-C., comptait 250 variétés de substances végétales.

L’Egypte joue ensuite un rôle primordial dans l’emploi et la culture des plantes médicinales en apportant une conception métaphysique de la maladie et de son traitement. Dès la plus haute Antiquité, les textes parlent des plantes de la vie et la médecine égyptienne  sefforce de traiter l’homme dans sa globalité : c’est dans cette médecine traditionnelle que l’on retrouve les fondements de ce que l’on appelle la «psychosomatique », car les médecins soignaient à la fois le corps et l’esprit.

Ces thérapeutes égyptiens utilisaient déjà la menthe, le grenadier, le lin, le fenouil, l’olivier, le genévrier, la cannelle, la gomme arabique, l’encens, etc.

Les Grecs vont ensuite hériter, par l’intermédiaire des Perses, des connaissances des anciennes civilisations orientales.

C’est dans une des plus riches villes d’Ionie, Milet, que les premiers « curieux de la nature », c’est ainsi qu’ils aimaient se nommer, vont chercher à donner des explications des phénomènes naturels par le seul moyen de la raison. Ils prendront ainsi le nom de physiciens ou de physiologues, en référence à la physis (nature) et certains de leurs noms sont parvenus jusquà nous emprunts d’une certaine célébrité : Thalès, AnaximandreAnaxagore ou encore Héraclite.

C’est aussi sur les rives de la Méditerranée que va naitre et s’épanouir une nouvelle science : la botanique.

Si les plantes, dès l’Antiquité, étaient sujettes à de nombreuses réflexions philosophiques, certains penseurs vont apporter une lueur scientifique dans l’art qu’ils enseignaient.

C’est le cas de Théophraste (372-287 av.J.-C.) considéré comme le père de la botanique scientifique et auteur d’une « Histoire des Plantes », mais aussi de Dioscoride (40-90 après.J.-C.) qui inventorie plus de 519 espèces de plantes dans un célèbre traité en cinq volumes, De materia medica, qui fit autorité en Europe jusqu’au Moyen Age.

Hippocrate (384-322), appelé le « Père de la Médecine » reconnait une cause « naturelle » à chaque maladie mais aussi institue comme règle que la thérapeutique doit aider la force régénératrice de la nature.

Le Corpus Hippocraticum publié 100 ans après sa mort indique qu’il utilisait 230 plantes dont l’ail, l’oignon, l’hysope, la scille, le pavot, le fenouil, la sarriette, la menthe, les olives, la belladonne.

Tout ce savoir s’est ensuite répandu au Moyen-Orient, en Perse et chez les Arabes.

Avant la Renaissance, l’Occident ne connaitra la science médicale grecque qu’à travers des ouvrages arabes, traduits en latin.

Parmi ces auteurs arabes, le génie universel d’Avicenne (Ibn Sina 980-1037 apr. J.-C.) est exceptionnel: il énonce la règle fondamentale que le tout est plus grand que la somme des parties. Cette loi est toujours valable en phytothérapie, l’action thérapeutique d’une plante entière est différente de celle de ses principes actifs isolés.

L’influence d’Avicenne dépasse rapidement les frontières de la péninsule ibérique et de l’école de Cordoue à travers les écoles du Caire, de Séville, de Narbonne, d’Arles et de Béziers.

Dans le même temps, en Italie, au sud-est de Naples, brille de tous ses feux l’Ecole de Salerne qui fut rendue célèbre par sa publication vers 1066 du « Régime de santé de Salerne » qui constitue une sorte de guide pour une vie saine.

C’est dans ce recueille que l’on recommande la sauge par une phrase restée célèbre :

« Un homme peut-il mourir alors que la sauge fleurit dans son jardin ? ».

Puis au cours des siècles qui suivirent, de nouvelles drogues furent introduites (thé, café, cacao) tandis que des botanistes de renom travaillent dans des jardins de plantes médicinales et écrivent de remarquables ouvrages (Matthioli, Fuchs, Lobel) que les progrès de l’imprimerie permettent de diffuser en grand nombre.

Peu à peu l’érudit, le botaniste, le savant cède le pas au scientifique qui passe au crible de l’expérimentation toutes ces connaissances accumulées au cours des siècles. Ce sera l’avènement de la biologie et de la chimie qui permet d’obtenir les principes actifs à l’état pur et de tester leurs effets physiologiques par les méthodes de la pharmacologie moderne (morphine tirée de lopium, quinine du quinquina, atropine de la belladone, colchicine du colchique etc).

Ce court résumé historique du lien qui unit l’homme à la plante depuis des siècles met en exergue le rôle joué par les civilisations méditerranéennes qui ont tour à tour, développé une pharmacopée végétale nous permettant de comprendre l’efficacité de leurs thérapeutiques.

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Plantes sauvages comestibles du bord de mer.

Je vous propose de me suivre sur le bord de mer méditerranéen afin de découvrir les plantes sauvages comestibles que l’on peut cueillir sur le bord de mer (plages), les champs plus humides ainsi que les sansouïres (terme méditerranéen qui désigne un milieu limoneux, à végétation basse situé près du bord de mer, inondé par les eaux salées). Ces milieux sont riches en plantes sauvages comestibles connues depuis la nuit des temps mais qu’il faut être capable d’identifier pour éviter toute erreur et risque d’intoxication.

Bord de mer: les plages

Le plantain corne-de-cerf (Plantago coronopus) se remarquera facilement à son port étalé au sol et ses feuilles découpées (comme les cornes de cerfs), charnues et croquantes que l’on consommera jeunes en salades. Il pousse dans les près salés et même directement dans le sable des plages. Plus élevé et très fréquent sur la côte méditerranéenne, l’arroche maritime ( Atriplex halimus), appelé aussi pourpier de mer, est un arbrisseau remarquable par son feuillage argenté. Ses jeunes pousses et feuilles sont délicieuses cuites et peuvent être rajoutées crues en petite quantité dans les salades composées. Une autre plante facilement envahissante, le chénopode blanc (Chenopodium album), se récoltera en grande quantité si on le souhaite afin de bénéficier de la richesse des nutriments qu’elle contient. En effet, cette « mauvaise herbe » possède , crue ou cuite, une saveur délicate et contient une teneur élevée en protéines ainsi que vitamine A, C et calcium. On ne le sait pas mais la figue des Hottentots (Carpobrotus edulis), originaire d’Afrique du sud et devenue indésirable car envahissante , a des feuilles charnues mangeables après cuisson. une bonne façon de la combattre et de l’éliminer!

Deux plantes autrefois consommées, le Cakilier (Cakile maritima) et le souci des champs ou calendula (Calendula arvensis), ne sont pratiquement plus cueillis. Le premier parce que souvent devenu trop rare et le second parce que seules ses fleurs servent encore à colorer les salades.

Si le Romarin (Rosmarinus officinalis) survit face aux embruns, ce n’est pas le cas de la criste marine (Crithmum maritimum), appelé aussi fenouil marin ou perce-pierre, bien adaptée à cette situation et qui pousse admirablement sur les rochers du littoral. Ses feuilles charnues renferment un jus à la fois salé, piquant et sucré et toute la plante dégage une odeur aromatique des plus agréables. Les feuilles ajoutées crues aux salades sont excellentes, mais aussi cuites comme légume ou bien confites dans du vinaigre pour en faire un condiment. Dans certains départements, la cueillette sauvage de la criste-marine est réglementée par arrêté préfectoral. Renseignez-vous en mairie. Et quand on parle de condiment, on peut avoir la chance comme moi de tomber sur le roi des condiments, le câprier (Capparis spinosa), d’une incroyable beauté quand il est en pleine floraison. Ses boutons floraux, conservés au vinaigre, forment les câpres du commerce. Savez vous qu’on prépare avec ces câpres des sauces dont l’une est très célèbre, la tapenade, une purée d’olive qui doit son nom au câprier, le « tapenier » en provençal.

Enfin, et pour parfaire une salade sauvage, quelques feuilles de fausse roquette ou roquette blanche (Diplotaxis erucoides) relevées par l’amertume des feuilles de l’urosperme de Daléchamp (Urospermum dalechampi) marqueront la mémoire des hôtes à qui vous offrirez à déguster cette explosion de saveurs.

Champs plus frais à l’arrière des côtes:

Les champs en retrait des plages ont l’avantage de fournir parfois des plantes en grande quantité. C’est le cas du brocoli sauvage ou pain blanc (Cardaria draba) qui peut se consommer quand il est jeune comme les brocolis, cuit à la vapeur ou de différentes manières, sa saveur est très agréable. Deux autres plantes, consommées par l’homme depuis des siècles, abondent parfois et devront être ramassées à l’état jeune: le Maceron (Smyrnium olusatrum) et la Mauve (Malva sylvestris). Chez le maceron, j’oserais dire que tout est bon tant qu’il est jeune: jeunes pousses, pétioles, feuilles et jeunes inflorescences qui ont une saveur aromatique et sucrée. On le consommera  cru ou cuit selon les gouts. De même les feuilles jeunes, les fleurs et les fruits jeunes de la mauve sont délicieux en salade. Une fois vieillie, la mauve peut encore être consommée cuite mais elle aura alors une texture mucilagineuse qui ne plaira pas à tout le monde.

Deux autres plantes permettront de varier les saveurs, elles sont fréquentes dans les champs: la Porcelle enracinée appelée Mourre de  porc dans le midi (Hypochoeris radicata) dont les jeunes feuilles en rosette plaquées au sol fournissent une bonne salade mais aussi le Rumex crépu (Rumex crispus) qui fourni de jeunes feuilles ondulées comestibles jeunes. Attention, il ne faudra pas abuser de tous les rumex (famille de l’oseille) car leur teneur parfois élevée en acide oxalique et oxalates pourrait aboutir à la formation de calculs rénaux.

Enfin, pour donner de la couleur et du goût, on jettera dans ces salades composées, des feuilles finement découpées ainsi que des fleurs d’ail de naples (Allium neapolitanum), d’ail triquètre (Allium triquetrum) mais aussi de Bourrache (Borrago officinalis) dont la saveur se situe entre le concombre et l’huitre!

La sansouïre:

Voilà un milieu qui n’est pas le plus riche en nombre d’espèces mais qui fournira des plantes succulentes que l’on pourra également conserver confites au vinaigre et autres façons. Les premières qui abondent dans ces milieux sont les salicornes – la meilleure est la salicorne d’Europe (Salicornia europea) mais on peut consommer aussi salicornia fruticosa) – dont les tiges charnues sont remplies d’un jus salé qui les rendent délicieuse quand elles sont jeunes et tendres. Elles souvent vendues chez les poissonniers. L’halimione faux-pourpier (Halimione portulacoides), remarquable à son feuillage argenté, tapisse souvent en colonies importantes les sols des vases salées. ses feuilles peuvent être mangé crues ou cuites. Enfin, parfois présente dans les sansouïres mais de façon plus générale sur le littoral, la betterave maritime ( Beta vulgaris subsp. maritima) est une plante consommée depuis l’Antiquité. Ses feuilles tendres sont comestibles crues ou cuites. Elles pourront être préparées comme les épinards et incorporées à de nombreux plats aux herbes (tourtes, chaussons…), avec des pommes de terre, unes sauce tomate….

Voilà, vous l’aurez compris, la nature offre de nombreuses possibilités d’agrémenter nos repas mais bien sûr toujours avec prudence, en apprenant à identifier sûrement ces plantes (attention aux erreurs, il est sage d’apprendre à reconnaitre ces plantes avec un spécialiste), en ne cueillant que le juste nécessaire sans trop endommager les plantes, et bien sûr, dans des lieux propres qui ne seront pas souillés par les multiples déchets que l’on voit un peu partout.

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Le Myrte, Myrtus communis L., est connu depuis l’Antiquité.

S’il est peu utilisé en phytothérapie en France, les feuilles et fruits de myrte sont encore largement utilisés en Afrique du Nord, notamment pour traiter les pathologies respiratoires et les diarrhées.

Ceci n’est pas étonnant car il renferme ,dans  sa composition chimique, une huile essentielle et des substances (myrtucommulones) fortement antiseptiques….

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Vitamine D : un acteur majeur pour la santé?

La connaissance de la physiologie de la vitamine D a considérablement progressé, la faisant passer du rôle d’hormone à tropisme purement osseux à celui d’hormone jouant un rôle global sur la santé (anti-infectieux, anti-inflammatoire, antitumoral et protecteur cardiovasculaire). En parallèle, à la fois dans des modèles cellulaires, des modèles animaux et des études cliniques, de plus en plus d’études épidémiologiques ont montré l’importance de la carence en vitamine D dans la population générale.

Petite histoire de sa découverte…

La vitamine D a été découverte alors que l’Angleterre de la révolution industrielle faisait face à une épidémie de rachitisme sans précédent. C’est en 1918 que sir Edward Mellanby a démontré qu’un déficit nutritionnel causait la maladie et, peu après, les jeunes patients rachitiques ont été traités avec succès avec de l’huile de foie de morue.

La vitamine D3 (ou cholécalciférol), forme active de la vitamine D, a été isolée pour la première fois en 1922 par Elmer Mc Collum et nommée vitamine D car sa découverte suivait celle des vitamines A, B et C. Deux ans après, des chercheurs de trois universités différentes ont découvert simultanément que le soleil était une source de vitamine D. En 1965, R.B. Woodward a obtenu le prix Nobel pour la synthèse des vitamines D et B12. Pour des raisons historiques et épidémiologiques, ce composé permettant de lutter contre le rachitisme a été appelé vitamine. Toutefois, il ne s’agit pas à proprement parler d’une vitamine puisque celle-ci est synthétisée par la peau et se propage dans tout le corps grâce à la circulation sanguine. En réalité, la vitamine D est une hormone stéroïde aux fonctions multiples.