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Séquoia géant de Californie: roi des forêts!

Sequoia Geant

Le Séquoia géant : un arbre monumental

Les derniers séquoias géants ne subsistent, à l’état naturel et sauvage, que dans 72 peuplements tous situés en Californie. Certains ne comptent que quelques individus. Ils sont localisés sur la pente ouest de la Sierra Nevada, entre le 36ème et le 39ème parallèles.

Le séquoia appartient à la famille des Taxodiacées qui comporte des arbres parmi les plus gros et les plus fascinants de la planète :

  • Le séquoia géant (Sequoiadendron giganteum)
  • Le séquoia toujours vert (Sequoia sempervirens)
  • Le cyprès chauve (Taxodium distichum)
  • Le métaséquoia (Metasequoia glyptodtroboides)

Le séquoia toujours vert pousse à l’état naturel au nord de la Californie, dans une région où le brouillard est tenace et quotidien. Les Américains l’appellent « Coastal redwood » par opposition au  « Sierra big tree », le séquoia géant.

Conditions de vie et parcs nationaux :

Comme je vous le disais, les plus beaux et plus gros séquoia se retrouvent dans deux parcs nationaux américains : les Sequoia et Kings Canyon National Parks. Localisés au centre de la Californie, ils abritent des montagnes immenses, des contreforts accidentés, de vastes cavernes et les arbres les plus volumineux de la planète.

Le sequoia géant pousse entre 1200 et 2400 m d’altitude. Il atteint des dimensions inouïes grâce aux pluies abondantes engendrées par l’élévation du relief et grâce au sol riche de la Sierra Nevada. C’est un arbre de pleine lumière qui peut dépasser les 2000 ans ! Il a au départ une croissance verticale, puis, au-delà de 100 ans, elle se développe en diamètre.

Une écorce incroyable :

Le secret de longévité de ces arbres  réside en grande partie dans leur écorce. Celle-ci est souple, épaisse, de couleur rouge-cannelle et renferme une grande quantité de tanins. Ces derniers protègent l’arbre contre les insectes, bactéries et nombreux champignons. Cette protection est tellement puissante qu’une fois tombé au sol, un tronc de séquoia reste imputrescible pendant des dizaines d’années.

Autre avantage de l’écorce externe : une absence de réseau vasculaire et donc de résine. Ceci  permet à l’écorce de jouer un rôle de pare-feu efficace. Et c’est très important car le feu, dans le processus de germination des séquoias, joue un rôle fondamental. Il élimine les mauvaises herbes, buissons, pins, etc… qui entrent en compétition avec les graines de séquoias sans détruire les séquoias adultes protégés par leur écorce. Ceci aboutit à enrichir le sol grâce aux cendres et à supprimer la compétition pour l’accès à la lumière.

L’arbre le plus volumineux de la planète : le Général Sherman

Ce séquoia, digne de tous les superlatifs, pousse dans la forêt géante (dénommée « Giant Forest » en 1875 par l’explorateur John Muir) de séquoia parc. Ce n’est pas le plus grand ni le plus large mais il est considéré comme le plus volumineux de la planète. Il mesure 83 m de hauteur avec un tour de taille de presque 32m à 1 m du sol et un volume estimé à 1487m3 !

Il a été baptisé « Général Sherman » en 1879 par James Wolverton qui avait servi sous les ordres du Général Sherman pendant la guerre civile. Son âge est estimé à 2200 ans.

Enfin, en guise de conclusion, il faut savoir que c’est l’inventeur de l’alphabet cherokee, le chef indien sequoyah le cherokee, qui a donné son nom à cet arbre extraordinaire.

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Rhodiola rosea

Rhodiola Rosea plante

Il était une fois une plante de Sibérie : la Rhodiole (Rhodiola rosea).

Rhodiola Rosea : une plante légendaire et adaptogène !

La rhodiole rose est aussi connue sous le nom de racine arctique ou racine dorée. Elle a été cataloguée comme « adaptogène » par les chercheurs russes qui ont observé sa capacité à augmenter la résistance de l’organisme vis-à-vis de nombreux facteurs de stress (chimiques, biologiques ou physiques).
Cette plante pousse naturellement en Asie, notamment en Chine, sur le territoire du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, et en Mongolie, Altaï et Sibérie. On peut trouver quelques stations également en France (Alpes, Pyrénées).

Principes actifs :

C’est la racine et le rhizome qui sont employées pour se soigner.
Les principaux composés biologiquement actifs, dans la racine et le rhizome, sont les salidroside, tyrosol, ropsavine, rosarine et rosine. La rosavine est le composé fréquemment sélectionné pour standardiser les extraits de cette plante. La pharmacopée russe indique que la matière première de Rhodiola rosea ne doit pas contenir moins de 0,8% de salidroside. Les extraits de Rhodiole rose, utilisés dans la plupart des études, sont standardisés à 3% de rosavine et 0,8-1% de salidroside, car le ratio naturellement présent de ces composés dans la racine et rhizome de Rhodiole rose est approximativement 3 :1 (2).

Mécanismes d’action de la Rhodiole rose :

Les propriétés adaptogéniques, les effets protecteurs cardiovasculaires et sur le système nerveux central de Rhodiola rosea ont été attribuées à sa capacité à influencer les niveaux et l’activité des neurotransmetteurs comme la sérotonine, dopamine et norépinéphrine dans le cortex et le tronc cérébral ainsi que l’hypothalamus. On suppose que les changements de teneur en neurotransmetteurs sont dus à l’inhibition de l’activité des enzymes responsables de leur dégradation et à la facilitation de leur transport dans le cerveau (3).

Dans quel cas utiliser Rhodiola rosea ?

Les préparations à base de Rhodiole rose sont généralement utilisées comme agent adaptogénique, notamment en cas de stress chronique. On considère que cette plante est d’un grand intérêt pour améliorer les états asthéniques liés entre autre au stress (déclin des performances dans le travail, troubles du sommeil, irritabilité, hypertension, maux de tête et fatigue). En Scandinavie, les préparations à base de Rhodiole rose sont recommandées comme psychostimulant et agent tonifiant, pour diminuer le stress et augmenter la capacité de travail mental (4,5).
Des étudiants, recevant un extrait standardisé de Rhodiola rosea, ont montré une amélioration des capacités physiques, des fonctions psychomotrices, des performances mentales et du bien-être général. On a également noté chez ces sujets une diminution significative statistiquement de la fatigue mentale, une amélioration de la qualité du sommeil, une diminution du besoin de sommeil, une meilleure stabilité de l’humeur, et une plus grande motivation à étudier (6).

Dosages recommandés (7):

Les doses varient en fonction de la standardisation des extraits. Pour une administration chronique, une dose journalière de 360-600 mg d’extrait de Rhodiola standardisé à 1% de rosavine, 180-300 mg pour un extrait à 2% et 100-170 mg pour un extrait à 3,6% sont recommandés. La prise de Rhodiola doit commencer plusieurs semaines avant la période supposée stressante.
Quand la Rhodiole rose est utilisée en dose unique avant une situation d’ « urgence » (un examen ou une compétition athlétique), la dose recommandée est 3 fois celle recommandée en supplémentation chronique.

Effets secondaires et toxicité :

La conclusion des études cliniques indiquent qu’à des doses de 1,5-3,0 grammes et au delà, les extraits de Rhodiola titrés à 2% de rosavine peuvent entrainer une augmentation de l’irritabilité et une période d’insomnie de plusieurs jours.
Il n’y a pas d’études renseignant sur la sécurité d’emploi chez la femme enceinte ou allaitante.
Environ 200 espèces de Rhodiola ont été identifiées et au moins 20 sont utilisées en médecine traditionnelle en Asie. Parmi celles-ci, Rhodiola rosea est largement répandue en haute altitude dans l’Arctique et les régions montagneuses d’Europe et d’Asie. C’est une plante populaire dans ces régions où elle a la réputation de stimuler le système nerveux, diminuer les dépressions, augmenter les performances de travail, diminuer la fatigue et prévenir le mal des hautes altitudes. En résumé, une plante à découvrir si vous ne la connaissez pas encore !

Bibliographie :

(1) State Pharmacopoeia of the USSR. Vol. 2. Moscow: Medicina;
1990. p. 364-6.
(2) Brown RP, Gerbarg PL, Ramazanov Z. Rhodiola rosea: a phytomedicinal overview. Herbal Gram. American Botanical Council 2002;56:40-52.
(3) Stancheva SL, Mosharrof A. Effect of the extract of Rhodiola rosea L. on the content of the brain biogenic monamines. Med Physiol 1987;40:85-87.
(4) Kelly GS. Rhodiola rosea: a possible plant adaptogen. Altern Med Rev 2001;6(3):293-302.
(5) Shevtsov VA, Zholus BI, Shervarly VI, Volskij VB, Korovin YP, Khristich MP, et al. A randomized trial of two different doses of a SHR-5 Rhodiola rosea extract versus placebo an control of capacity for mental work. Phytomedicine 2003;10: 95-105.
(6) Spasov AA, Wikman GK, Mandrikov VB, et al. A double-blind, placebo-controlled pilot study of the stimulating and adaptogenic effect of Rhodiola rosea SHR-5 extract on the fatigue of students caused by stress during an examination period with a repeated low-dose
regimen. Phytomedicine 2000;7:85-89.
(7) Monograph Rhodiola rosea, Alternative Medicine Review ,Volume 7, Number 5 , 2002

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La férule, plante médicinale, toxique et magique!

Ferule plante france

La Férule ou Faux Fenouil:

La férule est une plante médicinale toxique et magique. Elle est spontanée en France et dans tout le bassin méditerranéen. On en retrouve deux espèces en France qui peuvent être distinguées grâce à leurs feuilles. La première, la férule commune (Ferula communis L.) a des feuilles molles et minces,  vertes sur les deux faces. Elle est présente dans les départements des Alpes Maritimes,du Var, de l’Aude, et des Pyrénées orientales (signalée dans les Bouches du Rhône). La seconde, la férule glauque (Ferula glauca L.) a des feuilles fermes et glauques à la face inférieure. Elle est signalée dans les départements du Gard et de l’Hérault.

La férule, quand elle est jeune, peut-être confondue avec son cousin, le fenouil. Il est très facile de faire la distinction grâce à l’odeur du feuillage. Le fenouil émet une senteur fortement anisée tandis que la férule est pratiquement inodore.

Usages traditionnels de la tige: domestiques mais aussi « magiques »

La tige de férule peut devenir très grosse et très dure en séchant. Elle a eu de nombreux emplois depuis l’Antiquité:

Transport du feux au creux d’une férule:

En Grèce, certains prétendent que les premières flammes olympiques auraient été transportées dans une tige de Férule… En effet, il faut savoir que cette plante peut atteindre une taille importante et avoir une tige de 2 à 4-5 m. Cette tige renferme une moelle qui, en séchant, peut brûler très lentement, comme l’amadou. Elle aurait servi à transporter le feu.

Tout le monde connait le mythe de Prométhée. Eschyle et Hésiode narrent la façon dont Prométhée a dérobé le feu du ciel à Zeus pour le rapporter aux hommes dans une tige de férule. Mais ils n’expliquent pas cet acte technique. De nombreux auteurs/personnages célèbres (Tournefort, Theophraste, Hamard, Lieuthagi etc.) rapportent ce mode archaïque de transfert du feux. Cependant, l’utilisation de la tige de férule comme torche reste très difficile. Vous pouvez le constater dans la vidéo. En effet, la tige a brûlé en maintenant une braise pendant seulement 12 min et 45 sec!

Claude Marco a fait une analyse tout à fait exhaustive, concernant cette difficulté de combustion. Vous pouvez le retrouver dans son superbe article « Transport du feu au creux d’une férule. »

Elle permet d’extraire une gomme-résine:

Une variété de férule (Ferula communis L. var. gummifera) est présente notamment au Maroc. Elle permet d’extraire une gomme-résine sur sa souche. Cette dernière s’obtient en faisant une incision profonde dans la souche radicante. A partir des lésions s’écoule, par forte chaleur, une sécrétion laiteuse. Celle-ci s’épaissit ensuite en masses irrégulières d’odeur aromatique qui porte le nom de fâsûh en arabe.  Cette matière est connue commercialement sous le nom de « gomme ammoniaque du Maroc ».

Cette gomme-résine était très recherchée en Orient. On l’utilise en tant que médicament aphrodisiaque, encens, ingrédient de magie, condiment et constituant de pâtes épilatoires. Mais c’est surtout dans les fumigations rituelles ou magiques et dans les pratiques de sorcellerie et de contre-sorcellerie que ce fâsûh est le plus employé! La tradition arabe, en Afrique du Nord, nous a transmis un nombre important de rites magiques. Rites dans lesquels entre la Férule dont le but reste bien de punir. Les ensorceleuses utilisent souvent des charmes à base de férule pour rompre les liens qui unissent deux partenaires.

Quant à la médecine tibétaine, elle considère la férule comme le « meilleur des aphrodisiaques ». Sa résine et sa gomme contiennent une huile essentielle réputée stimuler la pulsion sexuelle!

Autres usages:

  • La tige de férule peut être si dure et si grosse qu’elle sert parfois à fabriquer des meubles, des piquets de clôture,
  • Pour déceler une fracture du crâne, les anciens Grecs faisaient mâcher au patient une tige d’asphodèle ou de férule. Ceci devait faire « un bruit d’os » s’il était fracturé!
  • Dans le moyen Atlas, les inflorescences non épanouies de férule sont consommées comme anthelminthique (pour détruire les vers intestinaux). Mais le paragraphe suivant vous découragera d’essayer…

Toxicité de la férule:

La toxicité de la férule pour le bétail est connue depuis longtemps en Afrique du Nord. Cette toxicité se manifeste après plusieurs jours de pâture dans les champs . Les ovins semblent plus sensibles que les bovins.

Chez l’homme, la férule a provoqué des intoxications à caractère épidémique (le férulisme) dans les périodes de disette. En effet, lors de ces périodes, les côtes des feuilles, tendres et charnues, ainsi que les souches étaient récoltées pour être mangées. Cette consommation provoque une « intoxication débilitante ». On observe d’abord une grande faiblesse chez ceux qui ont consommé de la férule. Puis pâleur, essoufflement , diarrhées abondantes. Pour finir des plaques d’ecchymoses se développent surtout sur les membres. Un état de grande torpeur apparait et la marche devient difficile. La face intérieure des jambes se couvre de sérosités sanguinolentes. Environ 8 jours après les premiers signes, la mort survient chez les sujets très atteints.

Bibliographie:

1/Bellakdar J., 1997, La pharmacopée marocaine traditionnelle, Ibis Press

2/Bertrand B., 2005, L’Herbier érotique – Histoires et légendes de plantes aphrodisiaques, éditions plume de carotte

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F comme Filouterie et Fleur… La co-évolution plante-insecte

Stratagèmes de plantes pour attirer/retenir les insectes!

De nombreuses plantes terrestres et insectes ont évolué parallèlement depuis des millions d’années. C’est ce que l’on décrit comme la « coévolution ». Au fil du temps, les espèces se spécialisent de plus en plus et il se tisse des liens et des interdépendances de plus en plus poussés. Dans la plupart des cas, la plante offre une récompense à l’insecte qui le visite (goutte de nectar, sirop, pollen etc.) en échange de son rôle de transporteur de pollen. Le visiteur est rassasié, la plante fécondée, tout le monde y gagne. Mais au cours de leurs évolutions conjointes, les plantes ont adapté des stratagèmes toujours plus subtils. Ceci toujours dans le but de limiter les pertes de pollen et augmenter leur propagation. Tout était bon pour attirer, voire piéger, un insecte en jouant avec les odeurs, les couleurs, la nourriture, la température… et même la sexualité de l’insecte. C’est ce que propose de comprendre cette vidéo en abordant 6 cas concrets: le concombre d’âne (Ecballium elaterium), l’épine vinette ou Berberis (Berberis vulgaris), le sabot de vénus (Cypripedium calceolus) et le Serpentaire (Dracunculus vulgaris), le Genêt d’Espagne (Spartium junceum), les orchidées du genre Ophrys et enfin le Marronier d’Inde (Aesculus hippocastanum).

1/Certaines plantes explosent à la moindre caresse comme le concombre d’âne (Ecballium elaterium):

Voici ce que l’on pourrait appeler un « cracheur de graines ». Cette plante, qui porte aussi le nom de momordique, appartient à la famille de la courge. C’est un purgatif puissant, voire toxique, quand utilisé par voie orale. Cependant, ce qui nous intéresse ici, ce sont ses fruits. Ces derniers ressemblent à de curieux « concombres ». Il suffit d’en effleurer un pour recevoir une puissante giclée d’un liquide mucilagineux qui vous colle les graines sur une partie du corps. Ceci arrive quand les « concombres » ont atteint une certaine maturité qui les rend turgescents. Le moindre effleurement provoque le détachement du fruit qui se met à cracher le liquide interne contenant les graines. C’est un bon moyen de disperser les graine. L’efficacité est maximale si elles sont collées au pelage d’un animal qui les transportera bien loin de la plante mère!

2/ D’autres privilégient les caresses comme l’Epine vinette ou Berberis (Berberis vulgaris):

Cet arbrisseau épineux se signale rapidement à l’attention de tous par ses grappes pendantes de fleurs jaunes, puis ses fruits rouges comestibles et bourrés d’antioxydants. Ce mot de Berberis est le nom arabe du fruit de l’Epine-vinette. Les fleurs jaunes, qui s’épanouissent en mai-juin, présentent de curieux mouvements de leurs étamines. Il suffit d’un contact avec un insecte, ou artificiel provoqué par un botaniste avec un brin d’herbe, pour que l’étamine se rabatte. Ce mouvement l’entraine soit au contact du pistil pour y déposer son pollen, soit au contact d’un insecte. Ce dernier disséminera alors ce pollen vers une autre fleur. Le phénomène est bien visible à l’oeil nu.

3/Nouvelle version de « 50 nuances de Grey  » comme le Sabot de Vénus ( Cypripedium calceolus) ou le serpentaire ( Dracunculus vulgaris):

Voici deux plantes qui se servent des odeurs comme leurres pour pièger les insectes de façon parfois « sadique ». En effet, les fleurs de ces 2 plantes libèrent des parfums (odeur nauséabonde de cadavre pour le Dracunculus) destinés à attirer les insectes pollinisateurs. Et ceci sans se donner la peine de secréter du nectar! Attirés par de fallacieuses promesses de nourriture, les insectes se posent sur la margelle des fleurs ou pénètrent dans les fleurs. Bien mal leur en prend: ils tombent dans de véritables pièges dont ils peuvent rester prisonniers plusieurs jours. Ceci faisant, ils ne manquent pas de se frotter aux étamines ou stigmates des fleurs femelles assurant la pollinisation au fur et à mesure de leurs visites de différentes fleurs.

4/ Un amour explosif tel le genêt d’Espagne (Spartium junceum):

Le genêt d’Espagne n’a pas été très bien nommé en France. Il vaudrait mieux l’appeler « Spartier » car il ne fait pas partie du genre Genista (Genêt). Mais venons en plutôt à ce qui nous interresse: les fleurs. Ces dernières sont très voyantes, jusqu’à 3 cm de long. Elles sont visitées par de gros insectes comme les bourdons. Ces derniers sont capables, en se posant sur la fleur, de déclencher par leur poids un mécanisme explosif qui projette un nuage de pollen sur le visiteur. Ce petit « miracle » est tout simplement mécanique. Les 2 pétales latéraux (appelés les ailes) de la fleur sont clippés sur la carène (pétale du bas en forme de coque de bateau). Cette dernière contient les étamines et le pistil qui, lorsque le poids de l’animal décroche les 2 pétales latéraux, sont libérés violemment. Ceci a pour effet de libérer un nuage de pollen. Tandis que le pollen se répand, le stigmate (extrémité du pistil) vient frapper le dessous de l’insecte et cueillir sur son abdomen les grains de pollen venus d’ailleurs. La pollinisation est réalisée.

5/ Celles qui vous font porter les cornes comme certaines orchidées:

Certaines fleurs émettent des parfums qui imitent les phéromones des insectes. Ces phéromones sont des substances chimiques volatiles qu’ils émettent pour communiquer entre eux. Les plus exploités sont les signaux d’ordre sexuel. Plus particulierement, ceux que les femelles insectes libèrent pour attirer les mâles. Les Orchidées, notamment du genre Ophrys, se sont presque faites une spécialité de pièges à mâles. Elles ne présentent ni éperon, ni nectar et n’offrent pars conséquent aucune récompense à leurs visiteurs éventuels. Attiré par les phéromones, l’insecte se pose en atterrissant sur le label (qui imite la forme, la taille, les couleurs… de femelles d’insectes). Il couvre ce label de toute sa longueur. Il s’agite, a des mouvements convulsifs comme une pseudo-copulation! Et dans toute cette agitation touche les pollinies (sacs remplis de pollen) qui se collent sur sa tête ou son abdomen. Quand il visitera une autre fleur qui le trompe à nouveau, il déposera involontairement les pollinies sur le stigmate. Il assurera ainsi la pollinisation de l’orchidée à son insu.

6/ Il n’y a pas de honte à rougir après l’amour: le Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum):

Il est des fleurs qui rougissent après l’amour comme la fleur du marronier d’Inde (Aesculus hippocastanum). Les couleurs des fleurs ne sont pas là que pour embellir notre environnement. Elles ont parfois des fonctions bien surprenantes en relation avec la survie de la plante. Il en va ainsi des fleurs de marronier d’Inde. Celles-ci passent de la couleur jaunâtre, à l’état jeune, à une couleur rose puis rougeâtre en fin de vie. Pourquoi me direz vous? Et bien tout simplement parce que ce phénomène est lié à la fécondation de la fleur. Une fois pollinisée, la fleur passe au rouge, couleur que les abeilles ne voient pas bien. Résultat, l’abeille passe plus de temps sur des fleurs encore vierges et moins de temps sur des fleurs pollinisées. Ceci permet d’augmenter le nombre de fleurs fécondées! La fleur communique donc avec ses pollinisateurs par l’intermédiaire de ses couleurs. Cette modification de la couleur de la fleur est le résultat d’une chaîne de réactions ayant pour point de départ la fécondation. Celle-ci déclenche la synthèse d’éthylène, par la fleur, hormone végétale à l’origine du rougissement.

En guise de conclusion…

L’explosion du nombre d’espèces de plantes et d’insectes s’est produite dans la seconde moitié du règne des dinausaures. Il y a donc 135 millions d’années environ quand la fleur est « inventée » dans le régne végétal. C’est à partir de ce moment que s’épanouissent les groupes d’insectes parmi les plus communs aujourd’hui. Ces 135 millions d’années ont laissé le temps à la mise en place d’interconnexions entre les deux règnes et de stratagèmes de la part des deux. Les grands mécanismes de l’évolution sont de nos jours bien connus mais étudier la diversité des êtres vivants apporte toujours sont lot de surprises…

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Pourquoi les plantes méditerranéennes ?

Plantes méditerranéennes

Le climat méditerranéen se caractérise par de longs étés chauds et secs et des hivers doux et humides.
Ce climat a favorisé l’évolution d’une flore typique et extrêmement variable, tout à fait différente des autres parties de l’Europe.

Les milieux de climat méditerranéen se retrouvent dans le bassin méditerranéen (où ce climat fut décrit pour la première fois), en Australie du sud et du sud-ouest, le long des côtes de Californie, le long des côtes du Chili et au sud-ouest de l’Afrique du sud.

La biodiversité des régions méditerranéennes est remarquable : par exemple le bassin méditerranéen est l’une des régions les plus riches en biodiversité avec 25000 espèces végétales, soit 10 % des plantes connues, alors que sa surface terrestre ne représente que 1,6 %. Près de 60 % de ces espèces ne se retrouvent nulle part ailleurs !

Les plantes méditerranéennes ont développé des adaptations physiques et chimiques à ce type de climat : des cycles de vie raccourcis, des tissus gorgés d’eau, des feuilles réduites et aussi l’élaboration d’huiles essentielles aux multiples propriétés (plantes aromatiques). La principale caractéristique de la flore méditerranéenne est son adaptation à la sécheresse et à la chaleur estivale.

Il s’agit pour les végétaux, dans des conditions extrêmes, de limiter l’évaporation.

Certaines plantes, comme par exemple le ciste cotonneux, vont jusqu’à perdre une grande partie de leur feuillage durant l’été et se mettent quasiment en repos végétatif.

D’autres recouvrent leur feuilles de cire (l’arbousier) ou transforment leurs feuilles en épines (le calicotome épineux), en écailles (le cyprès), en aiguilles.

Nombre de ces plantes méditerranéennes sont aromatiques, on en dénombre une sur trois pratiquement  (thym, fenouil, armoise, romarin sarriette, sauge, lavande). Ces molécules odorantes sont élaborées dans différentes structures spécialisées de la plante : cellules épidermiques (fleur) poils sécréteurs (calice, tige, feuille) ou encore cellules sécrétrices (tige, écorce, racine, feuille, graine).

De nombreuses familles de plantes aromatiques sont devenues célèbres telles les Lamiacées (thym, romarin, mélisse, menthe, lavande, origan), les Apiacées (fenouil, anis, carotte, carvi, cumin), le Myrtacées (eucalyptus, myrte, niaouli, cajeput),  les Rutacées (oranges, citrons, bergamote, cédratier) etc.

Si nous avons hérité de toute cette connaissance des plantes médicinales dans le bassin méditerranéen, il restait encore à faire les « bonnes associations » entre plantes proposées dans les produits Phyt’Avans.

Ceci a pu être réalisé grâce à  l’expertise  mon expertise: je suis spécialiste des plantes médicinales méditerranéennes et auteur de l’ouvrage « Ces Précieuses Plantes de Méditerranée » aux éditions Edisud.

La flore de Méditerranée est une des flores les plus passionnante qui soit. Les plantes poussent dans des conditions climatiques exceptionnelles qui les ont amenées à élaborer des substances chimiques aux propriétés médicinales très larges et très puissantes.

Nombre de ces « herbes aromatiques » synthétisent et stockent dans des tissus végétaux spécialisés des huiles essentielles aux propriétés médicinales de plus en plus étudiées et reconnues mais aussi des constituants amers aux propriétés pharmacologiques marquées : monoterpènes de l’olive ou du fenouil amer, diterpènes des labiées comme la sauge et le romarin, triterpènes (limonoïdes ) des pépins d’agrumes, hétérosides de flavanones de l’écorce de nombreux agrumes comme l’orange amer et le cédratier, etc…

Quand on sait que ces plantes renferment également de nombreux pigments (anthocyanes, flavonoïdes, etc.) on comprend mieux leur pouvoir antioxydant et antiradicalaire (parmi les plantes aromatiques les plus antioxydantes citons la sarriette, la marjolaine, le curcuma, le poivre, le romarin, la sauge et le thym).

Selon la plante utilisée et son association ou non à d’autres plantes, le domaine d’utilisation des plantes de Méditerranée reste très étendu : stimulation de la digestion (propriétés appétentes et digestives), diminution des spasmes intestinaux (effet spasmolytique), action sur les troubles circulatoires (propriétés antiradicalaires), stimulation de l’élimination de l’eau (effet diurétique), drainage hépatique (propriétés hépatoprotectrices), activités antimicrobiennes, etc…

C’est toutes ces merveilles de la nature que nous sommes allés cueillir pour vous, pour vous les restituer tel quel en ampoules (0% conservateur, colorant, sucre ou alcool) et pour une efficacité maximale !

A vous les bienfaits de la phyto-méditerranée.

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Flore intestinale (microbiote) et obésité

La flore intestinale est l’ancienne dénomination poétique d’une réalité appelée aujourd’hui le microbiote intestinal.

Le microbiote intestinal est un ensemble important de bactéries (cent mille milliards) réparties le long du tractus intestinal et dont la composition globale est variable selon la localisation, les individus, l’âge, les périodes de la vie d’un même individu.

Suite à la mise au point du séquençage de l’ADN à haut débit (pyroséquençage) il a été possible de séquencer et identifier tous les gènes des bactéries présentes dans l’écosystème digestif humain(métagénome) grâce aux travaux menés en Europe (Meta-Hit)(1) et aux États-Unis (Human Microbiome Project)(2).

Quelques chiffres sur ce microbiote, d’après des résultats européens, donnent rapidement le tournis :

  • cent mille milliards de bactéries (soit cent fois plus que le nombre de cellules qui constituent le corps humain) réparties en plus de 3000 espèces représentant 3,3 millions de gènes bactériens identifiés pour une cohorte de 124 individus.
  • et le métagénome, qui représente 150 fois le génome humain.

Les rôles joués par cette flore endogène sont très nombreux et certains sont maintenant bien connus(3) :

  • Effet de barrière
    La flore intestinale protège le tube digestif et l’organisme de l’implantation et de la multiplication de germes pathogènes ou opportunistes grâce à un “effet barrière” qui s’exerce entre autre par un processus de compétition au niveau de récepteurs d’adhérence à la muqueuse intestinale et par la production de substances antimicrobiennes, les bactériocines .
  • Effet sur le système immunitaire
    La flore intestinale module la réponse des IgA sécrétoires vis-à-vis des pathogènes. En effet, cette flore est capable d’augmenter localement le nombre de lymphocytes B sécrétant ces IgA sécrétoires. Elle développe également les mécanismes de la tolérance immune vis-à-vis des protéines alimentaires et des bactéries intestinales. Au niveau périphérique, elle stimule la phagocytose protectrice contre l’infection et la synthèse des cytokines nécessaires à la réponse immune.
  • Effet de production d’éléments essentielsLa flore intestinale participe à la synthèse de vitamines (B2, B5, B9, B12, K). Elle assure également la production d’enzymes digestives et protectrices.
  • Effet de détoxicationLa flore intestinale est impliquée dans la transformation métabolique de substances potentiellement cancérigènes. Elle module également les effets des toxines émises par les micro-organismes pathogènes.

    Autres effets.
    La flore intestinale permet la récupération d’énergie à partir d’éléments non digérés lors de leur dégradation par fermentation. Elle améliore aussi l’accessibilité aux micronutriments. Enfin, elle pourrait jouer un rôle dans l’efficacité de certains médicaments par leur métabolisation, tels que les digitaliques et les anticoagulants coumariniques (antivitamines K).

Au niveau des espèces, les bactéries dominantes du microbiote humain peuvent être réparties en 3 lignées (phyla) bactériennes majeures (Bacteroidetes, Firmicutes et Actinobacteria)

Les perturbations du microbiote intestinal sont impliquées aussi bien dans certaines pathologies intestinales que dans des pathologies extra-intestinales. Parmi ces pathologies, il faut citer les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) du type maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique, l’obésité, le syndrome métabolique, certaines pathologies cardiovasculaires, certaines pathologies allergiques et avec plus de prudence, l’autisme ou les troubles du comportement.

Des données récentes obtenues dans des modèles animaux mais également chez l’homme suggèrent que des modifications qualitatives de la flore caractérisent les individus obèses et suggèrent que le régime alimentaire influe sur la composition du microbiote(4). L’histoire commence en 2006 avec Gordon lorsqu’il montre chez la souris que l’introduction, chez un animal germ free, du microbiote d’un animal obèse entraîne une prise de poids supérieure à celle qui suit le transfert du microbiote d’un animal normal.
Les souris présentant une obésité d’origine génétique (ob/ob) possèdent deux fois moins de Bacteroidetes et une augmentation proportionnelle des Firmicutes que leurs congénères sauvages. Relativement plus riche en firmicutes et moins en bactéroidetes (les deux phylae dominants), le microbiote « obèse » est plus favorable à l’absorption distale des calories. Un même déséquilibre firmicutes/bactéroidetes a été retrouvé chez des sujets obèses, réversible avec la perte de poids. D’où l’idée que les sujets obèses « bénéficieraient » d’une efficacité digestive meilleure.

Mais la situation est plus complexe qu’elle n’y parait comme le prouve une étude récente(5), assez exceptionnelle par sa rigueur. Dans des conditions rigoureusement contrôlées, les auteurs de Phoenix, Arizona, ont soumis 12 sujets normaux et neuf obèses (IMC > 40), successivement et at random, à un apport d’énergie dit « de maintien », puis à 2400 et 3400 Kcal/j, de composition nutritionnelle identique et par séquences de trois jours. Pour chaque période l’énergie contenue dans les fecès a été mesurée en bombe calorimétrique et la composition du microbiote analysée.

Constatations :

  1. sous régime de maintien, qui commençait la séquence, pas de différence d’abondance relative des deux lignées majeures du microbiote, en dépit des variations interindividuelles attendues, entre normaux et obèses.
  2. dans l’ensemble une surcharge énergétique (relativement au régime de maintien) entraîne en trois jours une élévation des firmicutes et une baisse des bactéroidetes significativement associée au surplus calorique.
    Adaptation donc très rapide au changement de régime, sans grande variation pondérale.
  3. le pourcentage des calories ingérées retrouvé dans les selles est significativement lié aux variations du microbiote : chez les sujets normaux, une augmentation de 20% des Firmicutes et une baisse correspondante des bactéroidetes est associée à une augmentation du stockage d’énergie de ≈ 150 kcal.

Ce travail complexe est basé sur un petit nombre de sujets mais a permis de montrer combien sont complexes et encore mal connues les relations entre l’alimentation (quantitative et vraisemblablement qualitative, non investiguée ici), le microbiote, l’absorption intestinale, le bilan d’énergie et l’obésité.

Peut-on envisager de contrer l’obésité via une approche nutritionnelle ciblant la flore intestinale ?

Il semblerait que ce soit possible (même si nous manquons encore de recul et de données) en apportant certains nutriments dans l’alimentation susceptibles de modifier qualitativement la flore intestinale en ciblant spécifiquement certaines bactéries.

Première approche : les Prébiotiques

Une alimentation riche en glucides non digérés dans la partie haute de l’intestin, mais largement fermentés dans le cæcocôlon, peut diminuer le poids corporel, le développement de la masse adipeuse et la sévérité du diabète dans plusieurs modèles animaux(6,7). Les glucides non digestibles qui semblent efficaces à cet égard sont ceux qui sont largement fermentés par certaines bactéries de la flore colique notamment les bactéries du genre Bifidobacterium spp. qui se développent davantage dans le côlon et changent ainsi sélectivement la composition du microbiote. Les glucides non digestibles qui ont le plus été étudiés à cet égard sont les fructanes* qui sont de par leur influence sur le microbiote classiquement considérés comme « prébiotiques ».

La fermentation des fructanes dans le côlon permet de stimuler la production de certains peptides par les cellules L endocrines de l’intestin, tels que le glucagon-like peptide-1 (GLP-1). Cette hormone aussi appelée incrétine joue un rôle régulateur de l’appétit, mais est également capable de promouvoir la sécrétion d’insuline par le pancréas et d’exercer un effet favorable sur la réponse à l’insuline. L’administration de fructanes dans la diète des animaux (rats, souris) permet en effet d’améliorer des altérations métaboliques induites par un régime hyperlipidique (effet satiétogène, diminution de la masse grasse, diminution de la glycémie. . .) et ces effets sont principalement gérés par l’augmentation de la production de GLP-1(8,9).

Pour ceci il faut apporter des doses conséquentes de fructanes : une étude en simple insu a permis de mettre en évidence que l’administration de prébiotiques (fructanes) à raison de 2×8 g par jour durant deux semaines permettait de diminuer, en comparaison au placebo (maltodextrine), les sensations de faim et l’appétit, avec pour conséquence une réduction de l’apport énergétique(8).

L’administration de prébiotiques durant une période prolongée (un an) est également responsable d’une diminution de l’indice de masse corporelle chez des adolescentes.
Une amélioration de paramètres cliniques marqueurs de la stéatohépatite non alcoolique, une pathologie largement associée à l’obésité, est également observée chez des patients recevant 16 g de prébiotiques par jour(10).

* Le blé, l’artichaut, la chicorée, les bananes, les asperges, les topinambours et les poireaux sont riches en un fructane particulier, appelé l’inuline.

Deuxième approche : Lactobacillus gasseri

Le lait maternel de femme en bonne santé est une source importante de bactéries lactiques el Lactobacillus gasseri fait partie des souches principales présentes dans ce fluide biologique.
Analyse de 82 études sur les effets des probiotiques (source news.doctissimo.fr)

L’équipe du Pr. Didier Raoult, de l’Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (CNRS/AMU/Inserm/IRD) s’est livrée à une analyse détaillée des 82 études disponibles sur le sujet « modification de la flore intestinale et poids corporel » : données humaines (17 études cliniques randomisées), données issues de l’agriculture où l’effet attendu est la prise de poids (51 études) et 14 essais sur des animaux de laboratoire (recherche d’un effet anti-obésité pour une utilisation potentielle chez l’homme(11).

Cette analyse montre une association statistique entre prise de probiotiques et variation du poids. Parmi les principaux résultats, la prise de bactéries du type Lactobacillus acidophilus est associée à un gain de poids significatif, tant chez l’homme et chez l’animal. Lactobacillus fermentum et Lactobacillus ingluviei augmentent également le poids, mais uniquement chez les animaux. A l’inverse, Lactobacillus plantarum a été associé à une perte de poids chez les animaux et Lactobacillus gasseri a été associée à une perte de poids à la fois chez les humains obèses et chez les animaux.
Un lien a donc bien été trouvé entre poids et prise de bactéries probiotiques, mais il n’est pas systématique : il dépend du type de bactéries et de l’hôte (humain ou animal). Il faut cependant en tenir compte, comme le soulignent les auteurs dans le communiqué du CNRS : « même s’il existe des biais inéluctables et des conditions expérimentales extrêmement différentes entre les études, l’équipe du Professeur Raoult a montré ici que l’hypothèse d’un lien entre la consommation de probiotiques contenant des Lactobacillus et la régulation du poids était confirmée par l’analyse exhaustive de la littérature ».

Déjà, en 2010, des chercheurs japonais(12) avaient mené une étude dont l’objectif était d’examiner l’impact de ce probiotique sur l’obésité. L’essai clinique multi-centre a été mené en double aveugle, randomisé et contrôlé par placebo, sur 87 sujets ayant un surplus important de graisse abdominale. Après 12 semaines, les sujets traités au L. gasseri avaient perdu en moyenne 4,6 % de graisse abdominale et 3,3 % de graisses sous-cutanées. Leur poids avait diminué de 1,4 % et leur tour de taille de 1,8 %.

Une autre étude confirme ces résultats et a démontré l’efficacité du L. gasseri pour diminuer les niveaux de graisses chez les animaux et l’agrandissement de la taille des adipocytes chez des rats(13). Fait plus important, une étude en janvier 2013(14) a prouvé que l’administration de L. gasseri, d’une part réduisait le poids du corps et celui du tissu adipeux de souris fortement supplémentées en sucrose et d’autre part permettait de déduire les niveaux de glucose chez des souris ayant un « diabète de type 2 ». Les souris recevant pendant 10 semaines une diète enrichie en sucrose et L gasseri ont présenté une baisse de la leptine et de l’insuline dans le sérum. La concentration en leptine est intimement corrélée avec le pourcentage de graisse corporelle et les taux sériques les plus élevés sont toujours retrouvés chez les personnes obèses. Selon cette étude, l’administration de L. gasseri a supprimé l’élévation de la leptine plasmatique, ce qui suggère que la réduction de la masse grasse et du poids est associée à une diminution de la leptine dans le sérum. Des effets similaires avaient déjà été observés dans d’autres études.

Bien sûr il faut raison garder, ne vous attendez pas à fondre du jour au lendemain en prenant uniquement L. gasseri, mais si vous vous prenez en main, tant au niveau sportif qu’au niveau alimentaire, alors Lactobacillus gasseri pourra faire la différence.

Surtout si vous êtes attirés par le sucre…

(1) Qin J, Li R, Raes J, Arumugam M, Burgdorf KS, Manichanh C,et al. A human gut microbial gene catalogue established by metagenomic sequencing. Nature 2010; 464:59—65
(2) The human microbiome project consortium. Structure, functions and diversity of the healthy human microbiome. Nature2012;486:207—14.
(3) Faure S, Pubert C, Rabiller J, Taillez J, Yvain A-L, Que savons nous des probiotiques, Actualités pharmaceutiques 18 ; n° 528, septembre 2013
(4) Delzenne NM, Cani PD, Modulation nutritionnelle de la flore intestinale : une nouvelle approche diététique dans la prise en charge de l’obésité. Cahiers de nutrition et de diététique (2009) 44, 42—46
(5) R. Jumpertz, AJCN, 2011;94:58—65
(6) Cani PD, Daubioul CA, Reusens B, Remacle C, Catillon G, Delzenne NM. Involvement of endogenous glucagon-like peptide-1 (7—36) amide on glycaemia-lowering effect of oligofructose in streptozotocin-treated rats. J Endocrinol 2005;185: 457—65.
(7) Cani PD, Neyrinck AM, Maton N, Delzenne NM. Oligofructose promotes satiety in rats fed a high-fat diet: involvement of glucagon-like peptide-1. Obes Res 2005;13:1000—7.
(8) Cani PD, Joly E, Horsmans Y, Delzenne NM. Oligofructose promotes satiety in healthy human: a pilot study. Eur J Clin Nutr 2006;60:567—72.
(9) Cani PD, Dewever C, Delzenne NM. Inulin-type fructans modulate gastrointestinal peptides involved in appetite regulation (glucagon-like peptide-1 and ghrelin) in rats. Br J Nutr 2004; 92:521—6.
(10) Daubioul C, Horsmanss Y, Lambert P, Danse E, Delzenne N. Effects of oligofructose and lipid metabolism in patients with non alcoholic steatohepatitis: results of a pilot study. Eur J Clin Nutr 2005; 59:723—6.
(11) Raoult D. et coll., Comparative Meta-Analysis of the effect of Lactobacillus species on Weight Gain in Humans and Animals, Microbial Pathogenesis 53 (2012) 100e108.
(12) Kadooka Y1, Sato M, Imaizumi K, Ogawa A, Ikuyama K, Akai Y, Okano M, Kagoshima M, Tsuchida T., Regulation of abdominal adiposity by probiotics (Lactobacillus gasseri SBT2055) in adults with obese tendencies in a randomized controlled trial, Eur J Clin Nutr. 2010 Jun;64(6):636-43. doi: 10.1038/ejcn.2010.19. Epub 2010 Mar 10.
(13) Yukio Kadooka , Akihiro Ogawa , Ken Ikuyamab, Masao Sato., The probiotic Lactobacillus gasseri SBT2055 inhibits enlargementof visceral adipocytes and upregulation of serum soluble adhesion molecule (sICAM-1) in rats, International Dairy Journal 21 (2011) 623e627
(14) Ji-Hee Kang*, Sung-Il Yun, Mi-Hee Park, Jun-Hong Park, So-Young Jeong, Han-Oh Park, Anti-Obesity Effect of Lactobacillus gasseri BNR17 in High-Sucrose Diet-Induced Obese Mice,
PLOS ONE (www.plosone.org) 1 January 2013 | Volume 8 | Issue 1 | e54617

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Exercice physique intense et quotidien : ne pas dépasser 45mn!

Sport et durée

Selon James O’KEEFE et Carl LAVIE, il convient de limiter la durée d’un exercice vigoureux et régulier en pratique de ne pas dépasser de 30 à 50mn par jour.

«L’idée selon laquelle la pratique toujours plus intense d’un exercice physique, comme de réaliser des marathons par exemple, ne peut vous faire que du bien est un mythe » déclarent les spécialistes dans leur éditorial. Au contraire, cette pratique est potentiellement délétère.

En effet, un corpus de données s’est accumulé, pour démontrer qu’un exercice trop poussé et pratiqué de manière chronique produit des contraintes insupportables pour le cœur. Même si le risque de tomber mort au cours d’un marathon n’est pas élevé, ne dépassant pas 0,5 pour 100 000 participants.

« Un exercice chronique extrême ne vous tuera pas nécessairement, mais il peut éroder les avantages conférés par un exercice régulier et modéré ».

45 minutes et les effets s’inversent!

Dans une étude chez 416 000 adultes suivis pendant huit ans en moyenne, de 40 à 50 min d’exercice vigoureux quotidiens diminuent le risque de décès d’environ 40%, mais 45 min font figure de point d’inflexion de la courbe, au delà duquel une durée supplémentaire ne se traduit plus en bénéfice.

Pour 30 à 40 min, on observe des réductions d’incidence d’Alzheimer, de maladie coronaire, de diabète, d’ostéoporose et de dépression.

Les dommages au tissu cardiaque d’un exercice excessif en temps et en durée sont documentés. On peut observer des microdéchirures du myocarde, ce qui revient à la normale au bout d’une semaine, pourvu que la session ne soit pas répétée.

La fibrillation auriculaire est trois fois plus fréquente chez les vétérans du marathon. Sous l’effet des contraintes excessives, le stress oxydatif peut également s’accroître, tout comme la fibrose vasculaire. Même les plaques coronaires sont concernées. Elles ont été trouvées agrandies chez des marathoniens réguliers, comparés à des témoins sédentaires.

Une cardiomyopathie intitulée « des philippides », réunissant la constellation des pathologies cardiaques, a été décrite chez des athlètes de l’extrême vétérans.

Les relations entre l’exercice et la santé suivent une courbe en U. A un extrême, les sédentaires purs et durs, et à l’autre les activistes du sport.

Le quotidien du Pharmacien (Heart, 29/11/2012).